AIDS 2012: approche genre pour les hommes et diversification du dépistage

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L’approche genre, pour les hommes aussi

L’approche genre, vous connaissez? Disons, grossièrement, qu’il s’agit d’une approche qui privilégie la réflexion de points de vue autres que celle basée sur le masculinisme. L’une des sessions de la journée portait sur la mobilisation des hommes face à cette approche. Les conférenciers ont présenté quelques statistiques démontrant que les hommes se font peu dépister, qu’en général, nous ne connaissons pas leurs besoins spécifiques face aux vulnérabilités qu’ils peuvent vivre, qu’ils utilisent peu les systèmes de santé et qu’ils sont peu engagé dans la mise en place de politiques reconnaissant les droits de tous un chacun. Selon Jerker Edstrom, du Institute of Developpement Studies, il s’est établi à travers le temps une polarisation des discours qui est contreproductive et nuisible autant pour les hommes que pour les femmes. Tous s’entendent à dire qu’il est important de mobiliser les hommes afin de réellement «challenger» les stéréotypes et aussi les structures tels qu’établies.

Diversifier les offres de dépistage en France

Lors de cette session, différents experts français ont présenté des résultats d’études sur l’implantation de diverses offres de dépistage. De prime abord, Virginie Supervie de l’INSERM a démontré que l’offre de dépistage universel de la population générale s’avérerait peu efficace, mais que cette offre pourrait être pertinente au sein de certaines populations. Une autre présentatrice a appuyé ces dires en spécifiant que le nombre de personnes ne sachant vivre avec le VIH serait beaucoup moins élevé qu’estimé. Elle avance un chiffre de 15 000 au lieu de 50 000! Sandrine Fournier de Sidaction a parlé du projet Flash test, une offre de dépistage sur une semaine dans les lieux de socialisation des hommes gais qui a réussi à rejoindre prés de 400 hommes gais. Au total, neuf hommes ont été diagnostiqués vivant avec le VIH dont sept d’entre eux ne le savaient pas. La session s’est terminée avec la présentation d’une étude sur le désir des hommes gais d’avoir accès à l’autotest de dépistage du VIH. Un questionnaire en ligne a été répondu par plus de 9 000 personnes, dont 83% d’entre eux étaient gais. Près de 30% des répondants disent connaître l’existence de l’autotest de dépistage du VIH. Pour ceux qui n’en connaissaient pas l’existence, 87% aimerait y avoir accès. La raison la plus citée est le désir de confidentialité concernant leur vie sexuelle. Fait intéressant, mais anecdotique, trois hommes ont dit avoir obtenu un test positif et ont reporté ne pas avoir consulté de médecin depuis.

Auteur: René Légaré, de la COCQ-SIDA, depuis Washington

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