Une situation chaotique
A ce climat extrêmement tendu, s’ajoute une très grande difficulté à accéder aux services et aux marchandises. Un magasin sur dix est ouvert et cela uniquement au centre-ville. Dans les quartiers plus périphériques, peu de boutiques sont ouvertes et leurs stocks sont vides. Ces boutiques sont un maillon essentiel dans le ravitaillement des ménages, d’autant plus que les marchés subissent également le même taux de fermeture. Des pénuries s’installent, en vivres notamment.
Des malades du sida en danger
Il est difficile de parler de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dans la capitale, mais si l’on prend le cas de l’ANSS, cette paralysie a eu un effet déplorable sur l’offre de services aux malades. Un service minimum a toutefois été instauré grâce à l’implication du personnel qui peut accéder sans trop de difficultés aux locaux de l’association. Ce service minimum se limite pour l’heure aux consultations pédiatriques, au renouvellement d’ordonnances et à l’hospitalisation de jour. Il est assuré par un effectif inférieur à 10 employés au centre Turiho. Pour ce qui est des antennes de l’ANSS, la situation est jugée normale, mais parfois tendue comme à Kirundo où il a fallu interrompre les services durant les manifestations. A l’heure qu’il est, la situation est donc plus inquiétante à Bujumbura que dans le reste du pays.
La Maison de la Joie (http://independance.blog.tdg.ch/…/la-maison-de-la-joie-2447…), qui héberge des enfants infectés par le VIH et en difficultés thérapeutique, se trouve dans la zone de Musaga et nous préoccupe particulièrement. Toute notre énergie est mobilisée pour évacuer les enfants vers un lieu plus sûr. Si la situation se maintient ainsi, seule la quarantaine de patients qui se présente au centre Turiho de l’ANSS continuera à avoir accès à ce service minimum. Il est tout de même important de noter que les réserves de traitements antirétroviraux (ARV) qui n’étaient pas déjà en rupture de stock au centre Turiho sont estimées à un mois seulement.