ELECTIONS EUROPEENNES 2014 – AIDES et Coalition PLUS cosignataires du Manifeste de la société civile sur la santé dans le monde

ELECTIONS EUROPEENNES 2014 – AIDES et Coalition PLUS cosignataires du Manifeste de la société civile sur la santé dans le monde

Dans moins de 9 mois, du 22 au 25 mai 2014, auront lieu les prochaines élections du Parlement européen dans l’ensemble des États membres de l’Union européenne (UE) pour élire 751 députés européens représentant plus de 500 millions d’habitants et environ 388 millions d’électeurs dans les 28 États membres de l’Union.

Le traité de Lisbonne, qui est entré en vigueur le 1er décembre 2009, prévoit que le parlement européen élise le président de la Commission européenne, chef de l’exécutif de l’UE, en s’appuyant sur les propositions du Conseil européen; propositions qui prennent en compte les résultats des élections. Cette disposition entrera en vigueur pour la première fois en 2014.

Concrètement, lors des élections, les électeurs voteront pour un député d’un parti, tout en connaissant le candidat de ce parti à la présidence, comme lors des élections législatives dans les républiques parlementaires.

Dans la perspective de cette échéance importante, 48 associations de la société civile européenne, dont AIDES et Coalition PLUS, ont pris la décision de rédiger et signer un document commun destiné à influencer les partis politiques européens qui sont actuellement en train de définir leurs programmes et leur priorités pour les 4 prochaines années, intitulé :

| Manifeste de la société civile sur la santé dans le monde |

Ce manifeste a été rédigé par des organisations de la société civile impliquées dans les questions de santé. Il vise à informer les partis politiques européens sur l’importance d’améliorer l’accès universel à des informations et des services de santé abordables, accessibles et de qualité grâce aux politiques de l’UE au cours de la prochaine législature.

La santé est universellement reconnue comme un droit humain fondamental et une condition préalable essentielle à la croissance économique et au développement (1). Garantir une bonne santé et un bien-être à tous est un enjeu social qui nécessite une coopération entre l’UE, les pays partenaires, les citoyens des États membres de l’UE et de tout autre Etat. C’est un principe commun des démocraties européennes et de leurs pays partenaires ainsi qu’un vecteur de développement économique.

Investir dans la santé globale est donc un impératif moral et économique. Elle participe aux valeurs fondamentales que défend l’UE à travers sa politique extérieure en sauvant des vies et en aidant les personnes les plus vulnérables.

Malgré la crise économique, il ne faut pas laisser de côté ceux qui souffrent le plus. En effet, une augmentation de la productivité d’une population active en bonne santé associée à une réduction du fardeau des maladies permettront d’améliorer directement le développement socio- économique et humain du pays (2).

Si l’UE, en tant que premier bailleur mondial d’aide au développement, veut atteindre les principaux objectifs de sa politique de développement, d’importants investissements dans le secteur de la santé mondiale et une stratégie politique solide sont indispensables.

Les quatre recommandations suivantes doivent orienter l’action extérieure et les politiques de santé publique mondiale du Parlement européen et des autres institutions :

1. Assurer un financement adéquat et cohérent pour la santé à travers le spectre politique de l’UE :

– Allouer 20 % de l’aide européenne au développement pour la santé et l’éducation de base (3);

– Investir dans la recherche et le développement de nouveaux outils de prévention et de diagnostic et de nouveaux traitements, qui sous actuellement sous-approvisionnés par le marché, afin de lutter contre les menaces sanitaires mondiales urgentes (4);

– Utiliser le potentiel des mécanismes de financement innovants pour le développement et de la taxe sur les transactions financières comme une opportunité d’augmenter les budgets d’aide au développement;

2. Prioriser la santé comme un objectif clé de développement durable dans les négociations sur le futur cadre de développement

3. Veiller à ce que les accords politiques, juridiques et commerciaux de l’UE ne soient pas des obstacles à l’accès aux médicaments essentiels

4. Garantir la programmation d’une stratégie de santé globale orientée vers l’action et limitée dans le temps afin que l’UE respecte ses engagements

Nous appelons les partis politiques européens à inclure la santé globale comme une priorité dans leurs manifestes pour les élections de 2014 et de s’engager sur les recommandations ci-dessus.

———–

Notes :

(1) Comme mentionné dans l’article 25 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels

(2) Pour plus d’information, veuillez-vous référer à Commission on Macroeconomics and Health (CMH), ‘Investing in Health for Economic Development’, 1ère édition 2004. Disponible en ligne (en anglais) ici : <http://www.who.int/macrohealth/action/sintesis15novingles.pdf>

(3) La santé est définie selon les codes 120 et 130 du Comité d’aide au développement (CAD). L’éducation de base est l’achèvement d’un cycle de neuf ans d’éducation primaire de qualité. Elle correspond au code 112 du CAD qui faudrait compléter avec un code supplémentaire portant sur l’enseignement secondaire qui n’existe pas encore

(4) Le Groupe de travail d’experts sur le financement et la coordination de la recherche et du développement (CEWG) de l’OMS recommande que les pays en développement consacrent 0,15% – 0,20% de leur PIB à la recherche publique : http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0004/172435/FINAL-E-Print-version-Claudia-Stein-CEWG-Matters-Arising.pdf

PARTAGER