L’ANSS, membre burundais de Coalition PLUS, reçoit le prix des droits de l’Homme de la République française !

L’ambassadeur de la France au Burundi, Monsieur Jean Lamy, a remis lundi 10 décembre à Bujumbura une médaille marquant la mention du prix des droits de l’ Homme de la République française à l’Association Nationale de Soutien aux Séropositifs et malades du sida (ANSS), membre de Coalition PLUS.

L’ANSS s’est vue accorder cette distinction à l’occasion de la Journée Internationale des Droits de l’ Homme célébrée le 10 décembre de chaque année, pour ses efforts menés depuis plusieurs années dans le domaine de la lutte contre le sida. La cérémonie de remise de ce prix prestigieux s’est déroulée à Institut français du Burundi de Bujumbura et s’est clôturée par la signature d’une convention de partenariat entre l’ambassade de France et la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme.

Comme l’a précisé à cette occasion Monsieur l’Ambassadeur Lamy, ce prix a été décerné à l’Association Nationale de Soutien aux Séropositifs et malades du sida (ANSS) en récompense de son combat pour la défense des droits des personnes vivant avec le VIH/sida et de celui qu’elle mène depuis toujours pour la reconnaissance des droits des minorités sexuelles.

Dans son discours officiel (Cf: photo), Madame Jeanne Gapiya – Niyonzima, présidente et représentante légale de l’ANSS, a tenu à rendre hommage à Georges Kanuma, ardent défenseur des droits des homosexuels, des droits de l’homme et infatigable militant burundais de la lutte contre le VIH/sida, décédé le 14 avril 2010 à l’âge de 38 ans:

« Au moment de recevoir cette reconnaissance au nom de l’ANSS aujourd’hui, j’ai envie de le mettre à coté de cette photo que vous voyez devant vous. Il s’agit d’un jeune homme qui s’appelait Georges Kanuma, qui malheureusement n’est plus et qui a été le premier à parler de son orientation sexuelle publiquement au Burundi.

Comme tant d’autres, j’étais aveugle face à cette catégorie de la population jusqu’au jour où George m’a approché et m’a ouvert les yeux. Il a été le premier burundais à publiquement dévoiler son homosexualité. Il a mis un visage sur une réalité taboue. Il nous a montré que ces personnes qui de nos jours sont blâmées pour la pluie qui ne tombe pas, sont nos frères, nos sœurs, nos collègues, nos amis, nos parents.

Ignorer une catégorie de la population dont le taux de prévalence est très souvent une vingtaine de fois supérieure à la population générale, c’est laisser une brèche monumentale dans nos efforts de lutte contre le VIH. Si Georges Kanuma a réussi à briser la glace et à lever le tabou, c’était avant que le pays ne promulgue une loi pénalisant l’homosexualité.

Tous les efforts visant à lever le tabou et à émanciper les homosexuels pour qu’ils puissent se faire traiter sont tombés à l’eau. Cette loi ne fait qu’augmenter la vulnérabilité de cette catégorie de population. Ne pas la traiter, c’est tout d’abord la condamner, mais aussi laisser une porte grande ouverte à la propagation du VIH dans la population générale.

Il y a vingt ans, les personnes vivant avec le VIH/sida étaient encore très stigmatisées. Tous les maux qui leurs arrivaient n’étaient que le fruit de leur péchés. Aujourd’hui, les homosexuels subissent le même traitement. Le manque de tolérance et la discrimination que les homosexuels subissent les rendent encore plus vulnérables au VIH.

Cela, l’ANSS l’a compris et c’est dans ce sens qu’elle lutte contre cette stigmatisation et cette discrimination qui rend l’accès aux soins quasiment impossible à une catégorie de la population très exposée par la nature de leurs pratiques sexuelles. Le combat qu’elle mène depuis plus de cinq ans vient d’être reconnu par la République française. A quand la même reconnaissance par la République du Burundi ? »

Retrouvez les photos de cette cérémonie officielle.

Retrouvez toute l’actualité de l’ANSS sur le site internet de l’association:

Photo: (©ANSS)

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