Le Portugal: un modèle à suivre en matière de réduction des risques liés à la consommation de drogues

Il y a vingt-quatre ans, le 20 décembre 1988, était ratifiée à Vienne la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite des stupéfiants et des substances psychotropes, rendant notamment « contraignante l’adoption de mesures pénales […] à la détention et à l’achat de stupéfiants et de substances psychotropes et à la culture de stupéfiants destinés à la consommation personnelle ».

Depuis lors, nombreux sont les pays signataires de ce texte à avoir repensé leurs stratégies répressives à l’égard des consommateurs de drogues, forcés de constater qu’elles n’ont aucunement contribué à juguler l’offre et la consommation de stupéfiants sur leur territoire; générant au contraire des problèmes sanitaires, sécuritaires et sociaux dramatiques.

L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) elle-même a d’ailleurs confirmé à maintes reprise dans son Rapport mondial sur les drogues (parution annuelle), que l’ensemble des mesures répressives adoptées depuis plus de vingt ans pour éradiquer et contrôler la production de drogues illicites ont été vaines, relevant à juste titre que dans le monde entier, les prisons sont remplies de personnes incarcérées du fait de délits liés à la drogue, alors que beaucoup d’entre elles ont précisément été conduites à enfreindre la loi en raison de leurs problèmes de dépendance et du fait de leur vulnérabilités économique et sociale.

Dans un rapport daté de juin 2011, l’Open Society Foundations décrit le processus, les idées et les valeurs ayant permis au Portugal d’opérer une transition salutaire d’une politique se limitant à réprimer sévèrement l’usage et la possession de produits stupéfiants, vers une véritable politique de santé publique, intégrant une stratégie efficace de réduction des risques liés à la consommation de drogues.

Avec une décennie d’expérience, le Portugal fournit un excellent exemple de la façon dont la décriminalisation, associée à des mesures éprouvées (distribution de matériel d’injection et de sniff stérile; promotion des traitements de substitution; création de salles de consommation à moindre risque; mise en place de programmes d’aide à la réinsertion sociale et professionnelle; etc.) en direction des personnes usagères de drogues, a permis de réduire à la fois la consommation et la dépendance aux drogues dites « dures », telles l’héroïne et la cocaïne, mais également l’incidence de VIH et de VHC dans cette population particulièrement vulnérable à l’épidémie.

Retrouvez le rapport de l’Open Society Foundations dans son intégralité (disponible en anglais, allemand, polonais et portugais), en cliquant ici.

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