M. Macron, aidez le Fonds Mondial à sauver encore plus de vies

À l’heure où le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme rend le bilan chiffré de son action 2017 (Rapport en lien), nos associations saluent le travail accompli. Nous rappelons à cette occasion la réalité de millions de personnes touchées par ces maladies et les ressources financières à mobiliser pour y mettre fin. À un an de la 6e conférence de reconstitution du Fonds, qui se tiendra pour la première fois en France, nous demandons à Emmanuel Macron de tout mettre en œuvre pour en faire un succès.

Le Fonds mondial joue un rôle capital dans les pays en développement. Depuis sa création par le G7 en 2001, 27 millions de vies ont été sauvées [1] grâce aux programmes qu’il finance dans les pays à revenus faibles et intermédiaires – preuve que la mobilisation de la communauté internationale peut être véritablement efficace quand elle s’en donne les moyens financiers. Il assure respectivement 65% et 57% des financements pour la tuberculose et le paludisme. Pour le VIH/sida, il finance la moitié des traitements anti-rétroviraux disponibles dans le monde.

Pour autant, le combat contre les pandémies est loin d’être gagné : aujourd’hui encore, elles font plus de 8000 morts par jour. Le nombre d’infections à VIH reste très élevé parmi les adolescentes et les jeunes femmes, et les populations les plus vulnérables (les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes trans, les usagers de drogues, les travailleurs-ses du sexe). La tuberculose reste, quant à elle, sous-diagnostiquée, et la résistance aux antimicrobiens et aux insecticides menacent nos progrès en matière de lutte contre la tuberculose et le paludisme.

Cette situation n’est pourtant pas une fatalité. Un investissement plus conséquent aujourd’hui permettrait de circonscrire plus rapidement les épidémies. Si aucun effort n’est fait, une recrudescence de ces dernières est à prévoir, comme c’est déjà le cas dans certaines régions pour le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose multi-résistante qui représente un tiers des décès dus à l’antibiorésistance. Or, les coûts directs et indirects de ces épidémies sont, et seront, bien plus élevés que les besoins estimés pour y mettre un terme. Pour la tuberculose seule, sans accélération des efforts engagés, la perte pour l’économie mondiale s’élèverait à 983 milliards de dollars au cours des 15 prochaines années [2].

Des experts estiment aujourd’hui qu’entre 16,8 et 18 milliards de dollars sont nécessaires [3] pour le Fonds mondial pour la période 2020-2022. La fin des épidémies ne sera possible que grâce à une véritable volonté politique. Un premier test aura lieu le 26 septembre au siège des Nations Unies [4] : les dirigeants de la planète sont conviés à définir de nouveaux objectifs sanitaires pour éradiquer la tuberculose. Mais le moment de vérité sera la Conférence de Reconstitution du Fonds mondial qu’Emmanuel Macron accueillera le 10 octobre 2019 à Lyon. Pour en faire un succès historique, le Président doit désormais assurer son rôle de premier de cordée et mobiliser dès maintenant ses homologues ! Il est temps pour nos dirigeants d’entrer dans l’histoire en apportant la preuve la plus concrète de leur volonté de mettre fin aux épidémies : l’augmentation de leurs contributions.

 

[1] Rapport 2018 sur les résultats du Fonds mondial : https://www.theglobalfund.org/fr/news/2018-09-12-global-fund-partnership-has-saved-27-million-lives/

[2] Rapport The Price of a pandemic – Global TB Caucus

https://docs.wixstatic.com/ugd/309c93_56d4ef0e87d24667b1d3edae55f6eeb5.pdf

[3] Estimations du groupe d’expert indépendant Global Fund Advocates Network (GFAN) : http://www.globalfundadvocatesnetwork.org/campaign/get-back-on-track/#.W5faUUUzagQ

[4] Réunion de Haut Niveau sur la tuberculose aux Nations Unies :

https://www.un.org/pga/72/event-latest/fight-to-end-tuberculosis/

 
En savoir plus sur le Fonds mondial

–      Le Fonds mondial est un partenariat entre les autorités publiques, la société civile, le secteur privé et les personnes touchées par les maladies, créé en 2002 pour accélérer la fin des épidémies de VIH/sida, de tuberculose et de paludisme. Il mutualise les contributions financières des États et permet d’assurer une lutte efficace contre les trois grandes pandémies en mobilisant et en finançant directement l’accès aux soins, à des outils de prévention et l’action de la société civile Historiquement, la France est le 2ème contributeur au Fonds.

  • Son rapport annuel sur les résultats de 2017 est publié aujourd’hui, mercredi 12 septembre. Tous les résultats sont disponibles ici.
  • La France accueillera pour la première fois la conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial le 10 octobre 2019 à Lyon : les donateurs annonceront la contribution qu’ils apporteront au Fonds pour la période 2020-2022.
  • En 2015, la communauté internationale s’est engagée à mettre fin aux 3 pandémies d’ici 2030 (objectif de développement durable n°3)
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