Plaidoyer

Le programme Plaidoyer consiste à mener des actions d’influence auprès des décideurs politiques et des instances publiques nationales et internationales, afin d’améliorer les politiques impactant la lutte contre le VIH/sida. Le programme vise notamment à optimiser l’accès aux droits, à la prévention et aux soins de qualité, en particulier pour les groupes les plus vulnérables à l’épidémie. Il agit également au niveau mondial pour maximiser la mobilisation des ressources destinées à la lutte contre le VIH/sida, pour accélérer la baisse des prix des produits de santé essentiels et pour promouvoir certains modèles innovants de financement solidaires, tels que la Taxe sur les Transactions Financières (TTF) ou Taxe Robin des Bois.

Plan

  1. Définition du plaidoyer
  2. Intérêt du plaidoyer dans la lutte contre le sida
  3. Le champ du plaidoyer de PLUS
  4. Les causes défendues en priorité
  5. Les activités de plaidoyer
  6. Les lieux de plaidoyer
  7. Les principaux dossiers en cours

1. Définition du plaidoyer :

Le plaidoyer anti-sida, c’est le travail visant à améliorer, parmi les politiques mises en place par les pouvoirs publics, celles qui impactent l’épidémie du VIH et la lutte contre le sida (pour les activités concrètes que recouvre le travail de plaidoyer, voir le paragraphe 6 ci-dessous).

Un exemple : l’accès des injecteurs de drogues à des seringues neuves, propres et jetables (afin qu’ils ne s’échangent pas les seringues et ainsi ne se transmettent pas le VIH).
Un plaidoyer fut mené avec succès pour passer d’une politique publique visant à raréfier l’accès aux seringues (dans l’espoir que les injecteurs choisissent de ne pas s’injecter plutôt que de se partager les seringues), à une politique visant à ce que les injecteurs puissent au moins se protéger du VIH, grâce à un accès à des seringues jetables facile, généralisé et sécurisé.
Il s’agit là d’une politique publique (la légalisation de l’accès libre aux seringues jetables, et la mise en place une offre d’accès facile et sécurisé), dont le changement a eu un très fort impact sur l’épidémie puisque, en quelques années, est passé chez les injecteurs supérieure d’une incidence du VIH à 50% à une incidence aujourd’hui inférieure à 2% (combinée à l’accès facilité aux traitements de substitutions des opiacés, comme la méthadone).

2. Intérêt du plaidoyer dans la lutte contre le sida :

Epidémie politique

les associations membres de PLUS identifient le VIH/sida comme une épidémie politique. C’est à dire que la propagation du VIH dans la société procède au moins autant de dynamiques politiques que médicales. Les politiques publiques de raréfaction de l’accès aux seringues comme moyen de lutte anti-drogues donnent un bon exemple de la dimension politique que revêt la propagation du VIH dans la société.

Santé communautaire

la dimension politique de l’épidémie VIH requiert une réponse interne des communautés touchées par le VIH et délaissées par les pouvoirs publics — à commencer par l’entraide entre personnes touchées, proches, soignants militants, etc. C’est de cette réponse communautaire que sont nées les associations membres de PLUS, et elle est au cœur de leur projet et de leur identité.

Santé communautaire et santé publique

l’un des buts de la réponse communautaire au VIH reste bien sûr le plein respect des droits des PVVIH et des groupes vulnérables, y compris le droit à la santé et à l’accès de tous à une prise en charge sanitaire de qualité. Cet objectif exige de profonds changements des politiques publiques, tant en matière de service public de santé, que de respect des droits humains des groupes vulnérables.

Transformation sociale

dans la mesure où le VIH/sida est une épidémie politique, pour les associations membres de PLUS, l’horizon final de la lutte est la transformation de la société, vers une société où les dynamiques sociales et politiques qui sous-tendent l’épidémie sont réparées.

3. Le champ du plaidoyer de PLUS :

Le plaidoyer de PLUS se veut au service des PVVIH et des groupes vulnérables au VIH du
monde entier (et non pas un plaidoyer limité aux seuls pays d’origine des associations membres de PLUS).

4. Les causes défendues en priorité :

  • le plein financement de la lutte mondiale contre le sida, en particulier le Fonds mondial de lutte contre le sida ;
  • la baisse des prix des médicaments utilisés dans la prise en charge de l’infection à VIH ;
  • la défense des droits des personnes vivant avec le VIH et des groupes vulnérables au VIH, en particulier les homosexuels ;
  • l’amélioration (i) de la gouvernance de la lutte contre le sida et (ii) l’efficacité des moyens mis en œuvre ;

5. Les activités :

  • du renseignement (ex : veille informationnelle, mobilisation de sources) ;
  • de la production d’analyse (ex : notes aux décideurs, dossiers de position) ;
  • du conseil direct (ex : courriers) ;
  • du dialogue avec les décideurs (ex : rendez-vous de lobbying) ;
  • de la construction d’alliances (ex : forums associatifs, démarches en commun) ;
  • du travail médias (ex : communiqués, propositions de reportages) ;
  • de l’évènementiel d’influence (ex : symposiums, manifestations « stunt ») ;

6. Les lieux :

Les institutions internationales

Les principales institutions impliquées dans la lutte mondiale contre le sida sont ONUSIDA, le Fonds mondial de lutte contre les pandémies, UNITAID et la Fondation du Millénaire pour les Financements Innovants en Santé. Ces institutions sont dirigées par des conseils d’administration, dans lesquels siègent des représentants de la société civile. PLUS fait partie de ces délégations d’associations qui participent à ces conseils d’administrations et contribuent à la gouvernance de ces institutions internationales.

Les conférences et consultations

De manière ad hoc, les institutions nationales ou internationales impliquées dans la lutte mondiale contre le sida organisent souvent des consultations de la société civile, auquel il arrive à PLUS de participer. De même, les sociétés médicales organisent régulièrement des conférences internationales sur le thème de la lutte contre le sida, auxquelles PLUS participe presque systématiquement.

Les capitales politiques

Principalement Paris, ville où se situe le siège de PLUS.

7. Les principaux dossiers en cours :

  • La reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (www.theglobalfund.org/fr/). Ce fonds apporte l’essentiel des médicaments anti-VIH disponibles dans les pays en développement, et finance aussi la prévention et la lutte contre les deux grandes autres pandémies. Les pays donateurs se retrouveront le 8 octobre 2010 pour annoncer leur contribution financière au Fonds mondial pour les années 2011-2013. PLUS et ses membres se mobilisent pour qu’aucun pays disposant d’un programme anti-sida efficace ne se voie refuser une subvention du Fonds mondial pour cause d’insuffisante contribution financière des pays donateurs. Nous nous battons en particulier contre les tentatives visant à disqualifier ou décourager les pays nécessiteux de déposer une demande de subvention au Fonds mondial, tactique que les fonctionnaires des ministères du développement des pays donateurs privilégient en 2010 pour masquer l’insuffisance des contributions financières.
  • La taxe sur les transactions interbancaires de change, comme financement de la santé (et de la lutte anti-sida) dans le monde. PLUS et les autres associations francophones mobilisées projettent de produire une version française du site internet créé par nos homologues britanniques : robinhoodtax.org.uk
  • L’autorisation, par les grands laboratoires occidentaux détenteurs de brevets sur les médicaments anti-VIH, que des versions génériques des derniers médicaments puissent être fabriquées, puis commercialisés dans l’ensemble des pays en développement, en échange de royalties perçues sur la vente de ces génériques – voir la pétition de MSF de septembre 2009 (http://www.msf.fr/2009/09/29/1507/msf-appelle-les-compagnies-pharmaceutiques-a-mettre-en-commun-leurs-brevets-sur-les-medicaments-anti-sida/).