Réduction des risques (RdR) – Echanges d’expériences animés à ICASA 2017

A l’automne 2017, une équipe de chercheurs lançait un cri d’alarme dans la revue scientifique de référence The Lancet: la gravité de l’épidémie de VIH chez les usagers-ères de drogues est actuellement sous-estimée, et rares sont les pays à mettre en œuvre les mesures adéquates de réduction des risques (RdR). Dans le monde, seul 1% des usagers-ères de drogues vit dans des pays où les principales méthodes de RdR (échange de seringues et traitements de substitution) sont largement diffusées.

Une situation préoccupante en Afrique

La situation est particulièrement préoccupante en Afrique : alors qu’il s’agit, selon l’ONUDC (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime), d’une zone de trafic clé du marché mondial des drogues, peu de pays de la région font explicitement référence à la RdR dans leurs politiques de lutte contre le sida.

République de Maurice : une véritable expertise communautaire en RdR

Ancien usager de drogues vivant avec le VIH, Nicolas Manbode se bat contre la discrimination et la stigmatisation des personnes séropositives et pour le respect des droits des utilisateurs de drogues en République de Maurice. En charge de l’unité des pairs-éducateurs au Collectif Urgence Toxida depuis 2015, il a rejoint PILS, membre mauricien de Coalition PLUS, au début de l’année 2018. « A Maurice, les usagers de drogues injectables sont particulièrement affectés : sur une population estimée à plus de 10 000, près d’1 sur 2 vit avec le VIH et 97% avec l’hépatite C », précise-t-il. « Nous avons donc développé une expertise sur ce sujet, que nous sommes ravis d’avoir pu partager avec les autres militants africains lors de la dernière conférence ICASA ». Les débats, très animés, ont notamment porté sur les stratégies de plaidoyer à adopter dans des sociétés encore peu sensibilisées aux enjeux de réduction des risques.

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