ROUMANIE : Soutenez ARAS! Signez la pétition!

| Documentaire exceptionnel produit par the Hungarian Civil Liberties Union (HCLU) sur la situation des injecteurs de drogues en Roumanie. |

SIGNEZ LA PETITION !

Longtemps, les infections à VIH ont été très rares chez les consommateurs de drogues injectables en Roumanie : un ou deux cas enregistrés par an en moyenne. Malheureusement, cette donne a radicalement changé ces dernières années, avec l’arrivée sur le marché de nouveaux stimulants psychoactifs dits « légaux », connus sous le nom de « Legal Highs », vendus en plein jour sous couvert d’engrais ou de produits détergents et nécessitant une augmentation significative du nombre d’injections – un usager d’héroïne s’injectant 4 à 5 fois par jour, alors qu’un consommateur de ces produits nécessite 10 à 15 injections quotidiennes. L’épidémie a dès lors explosé au sein de cette population.

Heureusement, jusqu’à récemment encore, il existait des programmes efficaces de réduction des méfaits en Roumanie, consistant notamment à distribuer des seringues hypodermiques neuves aux injecteurs de drogues, afin de dissuader ces derniers de partager leurs matériel d’injection et de les prémunir ainsi d’une infection virale par le sang. La plupart de ces programmes ont d’abord été financés par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (FM), mais après l’entrée du pays dans l’Union européenne (UE), la Roumanie a perdu son éligibilité au FM; ce dernier canalisant ses financements en direction des pays les plus pauvres de la planète.

Contrairement à ce qui aurait dû alors se passer, le gouvernement roumain n’a pas pris le relai du FM et n’a pas mobilisé les ressources financières nécessaires à la pérennité de ces programmes de réduction des méfaits, de sorte que la plupart des ONG impliquées ont été contraintes de réduire, voire de cesser leurs activités et services à destination des injecteurs de drogues. En dépit d’une demande toujours croissante pour des seringues stériles, le nombre d’actions de distribution a dès lors diminué de manière significative. Le résultats de cette baisse d’activité ne se sont pas faites attendre : l’épidémie de VIH à une nouvelle fois crû très rapidement au sein des consommateurs de drogues injectables, passant de 4 nouveaux cas de VIH enregistrés en 2007 à 231 pour la seule année 2012.

Les ONG impliquées dans les programmes de réduction des méfaits tels qu’ARAS, membre roumain de Coalition PLUS et principale structure de lutte contre le VIH/sida en Roumanie, ont bien tenté de combler ce déficit de financement en ayant recours aux fonds structurels de l’UE. Cependant, les subventions européenne ont elles aussi pris fin le 30 juin dernier; ce qui a logiquement provoqué un brusque arrêt des derniers programmes encore actifs. Un arrêt non seulement dramatique pour la Roumanie, mais également pour l’ensemble de l’Europe, voire du monde. En effet, le VIH/sida et les hépatites virales ne connaissent pas de frontières…

Aidez-nous ! Signez et faites signer la pétition (en anglais), dont vous trouverez une traduction libre ci-dessous :

http://www.avaaz.org/en/petition/Stop_HIV_epidemic_in_Romania/?kNEFafb

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TEXTE DE LA PETITION

« Nous, signataires de la pétition, appelons le gouvernement roumain, en particulier le Premier ministre (Victor Ponta) et le ministère de la Santé (Eugen Nicolăescu), à fournir des ressources financières durables aux organisations roumaines offrant des services aux utilisateurs de drogues. Arrêter ces programmes aurait en effet des conséquences dévastatrices sur la vie de ces personnes particulièrement vulnérables, ainsi sur que le reste de la société et nous ferait faire un grand bond en arrière, dont les coûts sociaux et économiques considérables, que notre pays devra immanquablement assumer à l’avenir, ne sont tout simplement pas justifiables. »

POURQUOI SIGNER ?

Au cours des dernières décennies, les programme destinés à réduire la prévalence du VIH parmi les usagers de drogues en Roumanie, par le biais de programmes d’échange de seringues et de distribution de traitements de substitution aux opiacés notamment, ont été financés presque exclusivement par des organisations internationales telles que l’Union européenne, les Nations Unies et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, alors qu’il est avant tout de la responsabilité du gouvernement roumain de fournir des services de santé publique à ses citoyens.

Depuis 2010, le soutien financier de ces bailleurs internationaux a été considérablement réduit, obligeant 4 des 6 organisations roumaines proposant l’échange de seringues et les traitements de substitution à fermer. Il en est résulté une réduction drastique du nombre de personnes vulnérables ayant accès à ces services essentiels, ainsi qu’une forte augmentation des infections à VIH parmi les injecteurs de drogues du pays. Toutefois, le gouvernement roumain s’obstine encore et toujours à refuser d’assumer son rôle.

Aujourd’hui, faute de ressources financières suffisantes, les derniers programmes encore actifs risquent de fermer et les usagers de drogues pourraient être livrés à eux-mêmes sous peu; ce qui se traduira inévitablement par une nouvelle augmentation spectaculaire des cas d’infections virales transmises par le sang et une recrudescence des décès au sein de cette population, ainsi que par une croissance des crimes et délits liés à la drogue. Et le coût humain, social et financier extrêmement lourd de cette négligence se payera durant les années à venir.

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Pour avoir un aperçu du travail indispensable qu’ARAS réalise sur le terrain en matière de réduction des risques liés à la consommation de drogues :

http://www.coalitionplus.org/aras-ultime-espoir-des-injecteurs-de-drogues-et-travailleuses-du-sexe-en-roumanie/

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