Sida : stop à l’hécatombe ! Pour un plan mondial de réduction de la mortalité

A l’occasion de la 20ème Conférence internationale sur le sida et les infections sexuellement transmissibles en Afrique (ICASA 2019), Coalition PLUS lance sa campagne « Un million de morts, zéro plan », afin d’appeler à la mise en oeuvre d’un plan concret de réduction de la mortalité liée au sida.

Des objectifs loin d’être atteints

Un million de morts, c’est le nombre de décès liés au sida estimés en 2016. Les Etats s’étaient alors engagés à réduire ce chiffre effarant de moitié d’ici 2020. Or, à un an de l’échéance, cet objectif est très loin d’être atteint et la baisse de la mortalité liée au sida affiche un ralentissement inquiétant. Dans l’intervalle, la réalité de l’épidémie nous rattrape, nous laissant impuissants face aux morts qui s’accumulent.

Les insuffisances de la stratégie mondiale de lutte contre la mortalité liée au sida

L’approche actuelle 90-90-90 cherche avant tout à réduire le nombre de nouvelles infections et la mortalité liée au sida en augmentant le nombre de personnes vivant avec le VIH en charge virale indétectable, c’est-à-dire, qui ne transmettent pas le virus. Cette stratégie est évidemment pertinente et indispensable, mais ne peut pas constituer le seul principe d’action dans la réponse à l’épidémie. En réalité, l’absence de stratégie complémentaire pour les patients souffrant du sida – le stade le plus avancé de l’infection à VIH – fait que des centaines de milliers de personnes s’éteignent chaque année.

Des morts invisibles

Par ailleurs, les données collectées concernant la mortalité liée au sida restent rares et limitées. Et sur le terrain, les associations membres et partenaires de Coalition PLUS constatent que certains décès ne sont pas forcément pris en compte dans les statistiques comme étant liées à l’infection à VIH. On les attribuera en effet à d’autres affections chroniques, comme le diabète ou certaines maladies cardio-vasculaires, les personnes vivant avec le VIH présentant davantage de risques de les développer. De la même manière, le lien de cause à effet entre certains suicides et le statut sérologique est très insuffisamment étudié. Pourtant, les personnes séropositives doivent, aujourd’hui encore, trop souvent faire face à une forte stigmatisation, qui les marginalise et peut durement affecter leur santé mentale. Dans certains cas, cela les pousse malheureusement à commettre l’irréparable.

Réduire la mortalité liée au VIH, une urgence

Face à cette urgence, nous, militants-es de la lutte contre le sida réunis-es au sein de Coalition PLUS, appelons à la mise en oeuvre d’un plan spécifique pour mieux soigner les personnes à un stade avancé de l’infection à VIH. A travers l’ensemble des outils de la campagne « Un million de morts, zéro plan », nous avons souhaité sortir les personnes décédées du sida de l’ombre et leur redonner toute la considération et le respect qu’elles méritent.

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