Un peu de transparence sur le prix des ARV dans les pays en voie de développement? Suivez le guide MSF!

Médecins Sans Frontières (MSF) publiait en juillet dernier la 15ème édition de son rapport sur le prix des traitements antirétroviraux dans les pays en voie de développement, intitulé « Untangling the Web of Antiretroviral Price Reductions ». La première édition de cet ouvrage de référence a été publiée par MSF en octobre 2001, en réponse à l’absence de transparence et d’informations fiables sur les prix des produits pharmaceutiques sur le marché international – un facteur qui continue d’entraver de manière significative l’accès aux médicaments essentiels dans les pays en voie de développement. Le but de ce document est de fournir des renseignements fiables sur les prix et fournisseurs de traitements antirétroviraux (ARV) dans les pays les plus pauvres de la planète, afin d’aider les acheteurs à prendre des décisions éclairées lors de leur achat. Il ne comprend toutefois pas d’informations détaillées sur la qualité des produits inventoriés.

Médecins Sans Frontières a commencé à fournir des ARV en 2000 en Thaïlande, au Cameroun et en Afrique du Sud, à un nombre limité de personnes vivant avec le VIH/sida se trouvant dans un besoin urgent de traitement. Aujourd’hui, MSF traite 220.000 personnes dans 23 pays. Depuis la première édition de son rapport, le prix de certains ARV a diminué de manière significative, principalement en raison de la concurrence entre plusieurs producteurs. Cependant, il est essentiel de continuer de s’assurer que les médicaments anti-vih les plus efficaces, les mieux tolérés et les plus faciles à utiliser soient disponibles et accessibles à un prix abordable pour le plus grand nombre de personnes dans les pays en voie de développement.

Car nous sommes à un moment décisif pour assurer l’accès le plus large possible aux thérapies antirétrovirales. Une percée scientifique historique en 2011 a en effet montré que la mise sous ARV d’une personne séropositive ne permet pas seulement sa survie et l’amélioration de sa qualité de vie, mais peut également empêcher la transmission du virus avec un taux de réussite allant jusqu’à 96%. En réponse à cette nouvelle donne, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a d’ailleurs publié en 2012 des orientations pour faciliter un traitement immédiat, quel que soit l’état de leur système immunitaire ou le nombre de leur CD4, des personnes séropositives ayant des partenaires séronégatifs, afin d’aider à prévenir la transmission du virus. Dans le même temps, une seconde orientation a également été publiée par l’OMS, suggérant la possibilité d’offrir un traitement antirétroviral complet à vie à toutes les femmes enceintes vivant avec le VIH, dans le but d’éradiquer la transmission mère-enfant (PTME).

En Juin 2011, plus de 30 chefs d’État et de gouvernement s’étaient engagés à atteindre l’objectif des 15 millions de personnes sous traitement antirétroviral d’ici à 2015, dans le cadre d’une Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies sur le sida à New York. Si cet objectif devait être atteint, l’ONUSIDA estime que jusqu’à 12 millions d’infections et plus de 7 millions de décès pourraient être évités d’ici à 2020, et que le nombre de nouvelles infections pourrait être réduit de plus de 50% d’ici à 2015. Actuellement, seuls 8 millions de personnes séropositives bénéficient d’un traitement contre le VIH dans les pays en voie de développement, alors que le nombre de patients éligibles à un tel traitement ne cesse de croître.

Retrouvez le rapport de MSF (anglais) en libre téléchargement, en cliquant ici.

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