Taxe Tobin : plus d'excuses !
Aujourd'hui 5 janvier 2012, le palais de l'Elysée a laissé fuiter dans la presse qu'il attend que l'Europe ou a minima l'Allemagne soit partante, avant de taxer les transactions financières en France.
AIDES et Coalition PLUS, membres de la campagne associative pour la Taxe Robin des Bois sur la spéculation financière, demandent que la France tienne ses engagements de longue date, et agisse sans tarder.
La France est en situation de taxer les transactions financières de manière unilatérale. D'après le FMI (1), de nombreux pays l’on déjà introduite: Grande-Bretagne, Suisse, Taiwan, Brésil, Afrique du Sud… Ces taxes présentent des rendements très élevés : 4 milliards d'euros par an en Grande-Bretagne, 10 milliards au Brésil. Malgré le caractère unilatéral de ces taxes, ces pays n'ont subi aucune perte de croissance ni perte de business financier. Rien n'empêche donc la France de rejoindre des maintenant le club des pays taxant les transactions financières.
Il y a en effet urgence à taxer la spéculation financière. Dans les pays les plus pauvres, la crise se compte non pas en perte de triple A, mais en pertes de vies humaines. Le 25 novembre dernier, le Fonds mondial anti-sida a annoncé l'annulation de ses financements prévus pour 2011, faute de contributions financières suffisantes de la part des pays riches. Or, de ces financements dépendaient la prise en charge de 500 000 malades du sida vivant dans des pays pauvres. Au Sud, la crise financière tue.
Face à l'urgence à taxer - pour le Sud et pour la France - AIDES et Coalition PLUS appellent Nicolas Sarkozy à adopter, avant la fin de son mandat, en France, une taxe sur les transactions financières similaire à celles existants déjà au Royaume-Uni ou au Brésil. Le gouvernement doit œuvrer en ce sens dès janvier, par exemple en soutenant la disposition fiscale adoptée par le Seénat le 21 novembre 2011 (2). Contre la crise financière et l'hécatombe du sida, nous ne voulons plus d'excuses.
(1) Rapports du FMI de mars et aout 2011 : http://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2011/wp1154.pdf (mars 2011)
https://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2011/wp11185.pdf (aout 2011)
(2) Amendement TTF du Sénat : http://www.senat.fr/amendements/2011-2012/106/Amdt_I-206.htmlTaxe Tobin : plus d'excuses !

Taxe Robin
Aujourd'hui 5 janvier 2012, le palais de l'Elysée a laissé fuiter dans la presse qu'il attend que l'Europe ou a minima l'Allemagne soit partante, avant de taxer les transactions financières en France. AIDES et Coalition PLUS, membres de la campagne associative pour la Taxe Robin des Bois sur la spéculation financière, demandent que la France tienne ses engagements de longue date, et agisse sans tarder.Taxe Tobin : plus d'excuses !
Aujourd'hui 5 janvier 2012, le palais de l'Elysée a laissé fuiter dans la presse qu'il attend que l'Europe ou a minima l'Allemagne soit partante, avant de taxer les transactions financières en France.
AIDES et Coalition PLUS, membres de la campagne associative pour la Taxe Robin des Bois sur la spéculation financière, demandent que la France tienne ses engagements de longue date, et agisse sans tarder.
La France est en situation de taxer les transactions financières de manière unilatérale. D'après le FMI (1), de nombreux pays l’on déjà introduite: Grande-Bretagne, Suisse, Taiwan, Brésil, Afrique du Sud… Ces taxes présentent des rendements très élevés : 4 milliards d'euros par an en Grande-Bretagne, 10 milliards au Brésil. Malgré le caractère unilatéral de ces taxes, ces pays n'ont subi aucune perte de croissance ni perte de business financier. Rien n'empêche donc la France de rejoindre des maintenant le club des pays taxant les transactions financières.
Il y a en effet urgence à taxer la spéculation financière. Dans les pays les plus pauvres, la crise se compte non pas en perte de triple A, mais en pertes de vies humaines. Le 25 novembre dernier, le Fonds mondial anti-sida a annoncé l'annulation de ses financements prévus pour 2011, faute de contributions financières suffisantes de la part des pays riches. Or, de ces financements dépendaient la prise en charge de 500 000 malades du sida vivant dans des pays pauvres. Au Sud, la crise financière tue.
Face à l'urgence à taxer - pour le Sud et pour la France - AIDES et Coalition PLUS appellent Nicolas Sarkozy à adopter, avant la fin de son mandat, en France, une taxe sur les transactions financières similaire à celles existants déjà au Royaume-Uni ou au Brésil. Le gouvernement doit œuvrer en ce sens dès janvier, par exemple en soutenant la disposition fiscale adoptée par le Seénat le 21 novembre 2011 (2). Contre la crise financière et l'hécatombe du sida, nous ne voulons plus d'excuses.
(1) Rapports du FMI de mars et aout 2011 : http://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2011/wp1154.pdf (mars 2011)
https://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2011/wp11185.pdf (aout 2011)
(2) Amendement TTF du Sénat : http://www.senat.fr/amendements/2011-2012/106/Amdt_I-206.htmlTaxe Tobin : plus d'excuses !

Taxe Robin
Aujourd'hui 5 janvier 2012, le palais de l'Elysée a laissé fuiter dans la presse qu'il attend que l'Europe ou a minima l'Allemagne soit partante, avant de taxer les transactions financières en France. AIDES et Coalition PLUS, membres de la campagne associative pour la Taxe Robin des Bois sur la spéculation financière, demandent que la France tienne ses engagements de longue date, et agisse sans tarder. Quelles stratégies pour dépister plus et mieux ? C’était la question posée dans une session du lundi 18 juillet.
Quelles stratégies pour dépister plus et mieux ? C’était la question posée dans une session du lundi 18 juillet.
La Coalition PLUS participe ces jours-ci au Conseil d'Administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, qui apporte la trithérapie à plus de 4 millions de malades.
Hier, plus de 600 activistes bulgares ont manifeste devant le CA, et remis un mémorandum au président du Fonds mondial. Ils refusent que le Fonds laisse à l’abandon les pays récemment entrés dans l'Union Européenne. L’association ARAS en Roumanie, adhérente de la Coalition PLUS est ainsi confrontée au même dilemme que les associations bulgares. PLUS est sorti du CA pour aller manifester avec eux !
Aujourd'hui commencent les négociations entre pays riches et pays pauvres, pour savoir si le rythme de financement allait être soutenu ou freiné en passant de tous les 12 mois à tous les 18 mois. PLUS prône une accélération des rounds, afin que des pays comme la République Démocratique du Congo puissent présenter de nouveaux projets et donc de nouvelles demandes de financement. Les Etats-Unis se prononcent en faveur d’un ralentissement majeur des financements. La France soutient le statut quo (tous les 12 mois, comme aujourd'hui). Les négociations s'annoncent difficiles.
Une lueur d'espoir cependant sur la sortie de la crise budgétaire dans laquelle la lutte mondiale contre le sida se trouve plongée : la taxation des transactions financières. Le président du G20 (le groupe des 20 pays les plus riches du monde) a annoncé en novembre qu'il souhaitait qu'une telle taxe soit introduite au profit des pays pauvres, et qu'il allait la proposer rapidement aux autres pays du groupe. Raison de plus pour continuer le combat !
La Coalition PLUS participe ces jours-ci au Conseil d'Administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, qui apporte la trithérapie à plus de 4 millions de malades.

La Coalition PLUS participe ces jours-ci au Conseil d'Administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, qui apporte la trithérapie à plus de 4 millions de malades.
Hier, plus de 600 activistes bulgares ont manifeste devant le CA, et remis un mémorandum au président du Fonds mondial. Ils refusent que le Fonds laisse à l’abandon les pays récemment entrés dans l'Union Européenne. L’association ARAS en Roumanie, adhérente de la Coalition PLUS est ainsi confrontée au même dilemme que les associations bulgares. PLUS est sorti du CA pour aller manifester avec eux !
Aujourd'hui commencent les négociations entre pays riches et pays pauvres, pour savoir si le rythme de financement allait être soutenu ou freiné en passant de tous les 12 mois à tous les 18 mois. PLUS prône une accélération des rounds, afin que des pays comme la République Démocratique du Congo puissent présenter de nouveaux projets et donc de nouvelles demandes de financement. Les Etats-Unis se prononcent en faveur d’un ralentissement majeur des financements. La France soutient le statut quo (tous les 12 mois, comme aujourd'hui). Les négociations s'annoncent difficiles.
Une lueur d'espoir cependant sur la sortie de la crise budgétaire dans laquelle la lutte mondiale contre le sida se trouve plongée : la taxation des transactions financières. Le président du G20 (le groupe des 20 pays les plus riches du monde) a annoncé en novembre qu'il souhaitait qu'une telle taxe soit introduite au profit des pays pauvres, et qu'il allait la proposer rapidement aux autres pays du groupe. Raison de plus pour continuer le combat !
La Coalition PLUS participe ces jours-ci au Conseil d'Administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, qui apporte la trithérapie à plus de 4 millions de malades.

Focus sur l’association congolaise, ACS / AMO Congo
La République Démocratique du Congo connait aujourd’hui une épidémie généralisée. En effet, le taux de prévalence du pays (proportion de la population touchée par le VIH/sida) est aujourd’hui de 3,4%. L’épidémie devient de plus en plus rurale et touche de plus en plus de femmes (56%) et de jeunes.
Face à cette situation, la réponse nationale est particulièrement faible. Par manque de ressources et de gouvernance, l’Etat n’est pas en mesure de s’impliquer financièrement. Même s’il existe un Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS), et qu’il était très fort il y a quelques années, il n’est aujourd'hui plus efficace. C’est dans ce contexte qu’est apparu ACS / AMO Congo.
Une association pour les orphelins
L’association est née d’une observation : les enfants des femmes qui mourraient du VIH/sida pouvaient rester plusieurs semaines à errer dans les hôpitaux : que pouvait-on alors faire pour eux ?
Une petite organisation s’est alors formée pour chercher les frères et sœurs de ces orphelins, pour leur trouver une famille d’accueil. Le docteur Henri Mukumbi, aujourd’hui directeur de l'association, a alors utilisé ses contacts à la Croix Rouge. L’idée principale était de demander leur souhait aux mères malades, avant leur disparition, quant à l’avenir de leurs enfants.
En 1993, Henri Mukumbi se voit proposer par John Helling, son supérieur au Comité International de la Croix Rouge, qui deviendra le premier directeur d’ACS / AMO Congo, de créer avec lui une association. Les premiers investissements leur permettent d’acquérir un bureau à Kinshasa et une voiturette.
Pendant les cinq premières années de son existence, l’association développe essentiellement des activités de prise en charge d’enfants orphelins du sida. Depuis 1997, la vision de travail d’ACS/AMO Congo s’est élargie à la prévention contre l’infection à VIH/SIDA, et à la mobilisation. L’organisation a vite joué un rôle déterminant dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA dans la communauté de la RDC.
Aujourd’hui, ACS / AMO Congo œuvre dans 8 provinces en République Démocratique du Congo, emploie 267 salariés et est une des plus grande association communautaire de lutte contre le VIH/sida en RDC. Elle possède un programme de prise en charge globale : prévention, dépistage, traitement (au sein des Centres de Traitement Ambulatoires, les CTA), prise en charge psycho-sociale.
Les CTA, plus qu’une prise en charge médicale, un véritable réseau social
Dès la naissance de l’association, les CTA voient le jour dans le but de créer un environnement favorable aux patients, afin que ceux-ci se sentent bien à chaque étape de leur traitement. Destinés aux malades qui étaient traditionnellement envoyés dans les hôpitaux, sans pour autant avoir besoin d’une hospitalisation, les CTA permettent aux bénéficiaires de retrouver une dignité.
Le dépistage volontaire constitue le point d’entrée au CTA. Il permet aux bénéficiaires d’accéder à des examens et analyses plus poussés en cas de résultat positif et surtout à une consultation médicale. Un patient se rend au CTA une fois par mois pour le suivi médical et pour recevoir ses médicaments : là-bas il est connu du personnel médial. Il ne paye un ticket modérateur que s’il le souhaite et qu’il le peut.
Mais en dehors du volet médical, ces centres offrent aux malades l’opportunité de se sentir en vie en proposant un grand nombre d’activité. Tout d’abord, les personnes vivant avec le VIH/sida (PVVIH) se retrouvent tous les mois pour un groupe de parole et de soutien. Les nouveaux cas sont présentés aux anciens qui partagent leur expérience. C’est un moment privilégiés, surtout pour ceux qui n’ont pas partagé leur statut sérologique avec leur entourage : ici la parole est libre.
GROUPE DE SUPPORT 1
GROUPE DE SUPPORT 2
Chaque année est organisée à Noël une journée festive et conviviale lors de laquelle les bénéficiaires s’échangent des cadeaux. Deux fois par ans ont lieu des journées de fête, avec un grand repas et de la musique, où chacun participe en apportant à manger et en cotisant à hauteur de ses possibilités. Deux excursions au cours desquelles le groupe passe la journée en pleine nature au bord du fleuve ont également lieu chaque année.
C’est un véritable sentiment de solidarité qui nait au sein du groupe : ils s’appellent régulièrement, se soutiennent, se rendent visite.
Le programme d’Activités Génératrices de Revenus : l’opportunité d’acquérir une indépendance financière
La réponse psycho-social à l’épidémie du VIH/sida passe aussi, pour ACS / AMO Congo par le programme d’Activités Génératrices de Revenus (AGR), qui a été développé dès les débuts de l’association et qui jusqu’ici permis à près de 2000 bénéficiaires de devenir indépendant financièrement.
Toute personne souhaitant participer au programme AGR suit en premier lieu une formation en technique de gestion dispensée au sein de l’association. Ensuite, la personne établit un projet détaillé. Ceux qui bénéficient du programme sont souvent des personnes veuves, des ainés de fratrie qui ont leurs frères et sœurs à charge, ou des familles d’accueil d’orphelins.
L’association se charge de l’achat du matériel nécessaire à démarrer leur affaire et leur remet. Le développement des activités est ensuite suivi par une équipe de volontaires qui sont chargés de rédiger un rapport tous les mois.
Voici quelques exemple :
L’école de couture offre une formation à de jeunes filles qui ont perdu leurs parents, à l’issue de laquelle elles reçoivent une machine à coudre grâce à laquelle elles pourront toucher un revenu qui leur permettre de prendre en charge leurs frères et sœur.
ECOLE DE COUTURE
Le centre culturel est composé d’un centre de formation à destination des orphelins, d’un cyber café géré par les enfants formés, d’un centre de bureautique, d’une bibliothèque. La structure dispense également des cours d’anglais. Pour sa deuxième année de fonctionnement, le centre est autonome financièrement.
CENTRE CULTUREL 1 2 3
Ce salon de coiffure a été ouvert par un jeune homme à Kinshasa il y a quelques années. La clientèle est fidèle et le salon fonctionne bien.
SALON DE COIFFURE
Quels défis pour ACS / AMO Congo ?
Les activités de l’association se diversifie toujours et l’association s’intéresse aujourd’hui à la recherche : opérationnelle en partenariat avec les universités, ou communautaire, au sein du programme de la Coalition PLUS.
Fin 2009, grâce à l’association, 11 000 malades étaient sous traitements antirétroviraux (ARV), soit un tiers de la réponse nationale globale, qui elle ne couvre que 10% des malades. Il y a donc encore beaucoup de travail pour atteindre une couverture totale…
La prévention nationale, quant à elle, ne touche que 30% de la population. Elle est essentiellement axée sur les jeunes : en effet, la prévention au VIH/sida est à présent incluse dans le programme scolaire.
Un programme de prévention original et innovant : la Communication incitative au Changement de Comportement (CCC)
La campagne de prévention CCC de l’association ACS / AMO Congo est innovante : elle a lieu dans les lieux d’ambiance comme les bars, les boîtes de nuit, les hôtels ou les buvettes de Kinshasa mais aussi de 7 autres provinces de la République Démocratique du Congo.
Le but étant d’aider les personnes fréquentant ces endroits ou vivant aux alentours à mieux se prémunir contre les pratiques sexuelles qui les exposent à la contamination au VIH/Sida, mais aussi d’informer sur l’épidémie, les modes de contamination, les moyens de prévention, le dépistage volontaire, le traitement ARV, et de réduire la stigmatisation et les fausses croyances.
Le projet comporte deux approches : la sensibilisation de masse, et la proximité communautaire.
VOLONTAIRES
La sensibilisation de masse vise à transmettre des messages spécifiques sur le VIH/sida à une foule hétérogène. Les activités de sensibilisation de masse sont menées par des équipes de volontaires bien visibles, portant t-shirts et chapeaux verts, et qui offrent un véritable spectacle constitués de sketches, de performances musicales et de jeu-concours. Banderoles, dépliants et matériel de sonorisation : la clientèle ne peut pas les rater et est même invitée à participer à l’animation et à gagner des lots : casquettes, t-shirts, préservatifs…
L’approche de proximité communautaire, plus discrète, consiste à créer des petits groupes de discussion autour des tables de ces mêmes lieux d’ambiance. Echange et partage sont au programme de ses interventions plus intimistes.
CCC1
CCC2
L’objectif de Guy Bongongo, chargé de communication pour ACS / AMO Congo, et responsable de la mise en place de ce programme de prévention, est de toucher par son programme de prévention près de 62 000 personnes à travers le pays par les actions de masse, et près de 70 000 lors de discussions de proximité. Mais surtout, il compte inciter environ 13 000 personnes au dépistage, trop peu pratiquer en RDC.
La République Démocratique du Congo connait aujourd’hui une épidémie généralisée. En effet, le taux de prévalence du pays (proportion de la population touchée par le VIH/sida) est aujourd’hui de 3,4%. L’épidémie devient de plus en plus rurale et touche de plus en plus de femmes (56%) et de jeunes.
Face à cette situation, la réponse nationale est particulièrement faible. Par manque de ressources et de gouvernance, l’Etat n’est pas en mesure de s’impliquer financièrement. Même s’il existe un Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS), et qu’il était très fort il y a quelques années, il n’est aujourd'hui plus efficace. C’est dans ce contexte qu’est apparu ACS / AMO Congo.
Focus sur l’association congolaise, ACS / AMO Congo
La République Démocratique du Congo connait aujourd’hui une épidémie généralisée. En effet, le taux de prévalence du pays (proportion de la population touchée par le VIH/sida) est aujourd’hui de 3,4%. L’épidémie devient de plus en plus rurale et touche de plus en plus de femmes (56%) et de jeunes.
Face à cette situation, la réponse nationale est particulièrement faible. Par manque de ressources et de gouvernance, l’Etat n’est pas en mesure de s’impliquer financièrement. Même s’il existe un Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS), et qu’il était très fort il y a quelques années, il n’est aujourd'hui plus efficace. C’est dans ce contexte qu’est apparu ACS / AMO Congo.
Une association pour les orphelins
L’association est née d’une observation : les enfants des femmes qui mourraient du VIH/sida pouvaient rester plusieurs semaines à errer dans les hôpitaux : que pouvait-on alors faire pour eux ?
Une petite organisation s’est alors formée pour chercher les frères et sœurs de ces orphelins, pour leur trouver une famille d’accueil. Le docteur Henri Mukumbi, aujourd’hui directeur de l'association, a alors utilisé ses contacts à la Croix Rouge. L’idée principale était de demander leur souhait aux mères malades, avant leur disparition, quant à l’avenir de leurs enfants.
En 1993, Henri Mukumbi se voit proposer par John Helling, son supérieur au Comité International de la Croix Rouge, qui deviendra le premier directeur d’ACS / AMO Congo, de créer avec lui une association. Les premiers investissements leur permettent d’acquérir un bureau à Kinshasa et une voiturette.
Pendant les cinq premières années de son existence, l’association développe essentiellement des activités de prise en charge d’enfants orphelins du sida. Depuis 1997, la vision de travail d’ACS/AMO Congo s’est élargie à la prévention contre l’infection à VIH/SIDA, et à la mobilisation. L’organisation a vite joué un rôle déterminant dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA dans la communauté de la RDC.
Aujourd’hui, ACS / AMO Congo œuvre dans 8 provinces en République Démocratique du Congo, emploie 267 salariés et est une des plus grande association communautaire de lutte contre le VIH/sida en RDC. Elle possède un programme de prise en charge globale : prévention, dépistage, traitement (au sein des Centres de Traitement Ambulatoires, les CTA), prise en charge psycho-sociale.
Les CTA, plus qu’une prise en charge médicale, un véritable réseau social
Dès la naissance de l’association, les CTA voient le jour dans le but de créer un environnement favorable aux patients, afin que ceux-ci se sentent bien à chaque étape de leur traitement. Destinés aux malades qui étaient traditionnellement envoyés dans les hôpitaux, sans pour autant avoir besoin d’une hospitalisation, les CTA permettent aux bénéficiaires de retrouver une dignité.
Le dépistage volontaire constitue le point d’entrée au CTA. Il permet aux bénéficiaires d’accéder à des examens et analyses plus poussés en cas de résultat positif et surtout à une consultation médicale. Un patient se rend au CTA une fois par mois pour le suivi médical et pour recevoir ses médicaments : là-bas il est connu du personnel médial. Il ne paye un ticket modérateur que s’il le souhaite et qu’il le peut.
Mais en dehors du volet médical, ces centres offrent aux malades l’opportunité de se sentir en vie en proposant un grand nombre d’activité. Tout d’abord, les personnes vivant avec le VIH/sida (PVVIH) se retrouvent tous les mois pour un groupe de parole et de soutien. Les nouveaux cas sont présentés aux anciens qui partagent leur expérience. C’est un moment privilégiés, surtout pour ceux qui n’ont pas partagé leur statut sérologique avec leur entourage : ici la parole est libre.
GROUPE DE SUPPORT 1
GROUPE DE SUPPORT 2
Chaque année est organisée à Noël une journée festive et conviviale lors de laquelle les bénéficiaires s’échangent des cadeaux. Deux fois par ans ont lieu des journées de fête, avec un grand repas et de la musique, où chacun participe en apportant à manger et en cotisant à hauteur de ses possibilités. Deux excursions au cours desquelles le groupe passe la journée en pleine nature au bord du fleuve ont également lieu chaque année.
C’est un véritable sentiment de solidarité qui nait au sein du groupe : ils s’appellent régulièrement, se soutiennent, se rendent visite.
Le programme d’Activités Génératrices de Revenus : l’opportunité d’acquérir une indépendance financière
La réponse psycho-social à l’épidémie du VIH/sida passe aussi, pour ACS / AMO Congo par le programme d’Activités Génératrices de Revenus (AGR), qui a été développé dès les débuts de l’association et qui jusqu’ici permis à près de 2000 bénéficiaires de devenir indépendant financièrement.
Toute personne souhaitant participer au programme AGR suit en premier lieu une formation en technique de gestion dispensée au sein de l’association. Ensuite, la personne établit un projet détaillé. Ceux qui bénéficient du programme sont souvent des personnes veuves, des ainés de fratrie qui ont leurs frères et sœurs à charge, ou des familles d’accueil d’orphelins.
L’association se charge de l’achat du matériel nécessaire à démarrer leur affaire et leur remet. Le développement des activités est ensuite suivi par une équipe de volontaires qui sont chargés de rédiger un rapport tous les mois.
Voici quelques exemple :
L’école de couture offre une formation à de jeunes filles qui ont perdu leurs parents, à l’issue de laquelle elles reçoivent une machine à coudre grâce à laquelle elles pourront toucher un revenu qui leur permettre de prendre en charge leurs frères et sœur.
ECOLE DE COUTURE
Le centre culturel est composé d’un centre de formation à destination des orphelins, d’un cyber café géré par les enfants formés, d’un centre de bureautique, d’une bibliothèque. La structure dispense également des cours d’anglais. Pour sa deuxième année de fonctionnement, le centre est autonome financièrement.
CENTRE CULTUREL 1 2 3
Ce salon de coiffure a été ouvert par un jeune homme à Kinshasa il y a quelques années. La clientèle est fidèle et le salon fonctionne bien.
SALON DE COIFFURE
Quels défis pour ACS / AMO Congo ?
Les activités de l’association se diversifie toujours et l’association s’intéresse aujourd’hui à la recherche : opérationnelle en partenariat avec les universités, ou communautaire, au sein du programme de la Coalition PLUS.
Fin 2009, grâce à l’association, 11 000 malades étaient sous traitements antirétroviraux (ARV), soit un tiers de la réponse nationale globale, qui elle ne couvre que 10% des malades. Il y a donc encore beaucoup de travail pour atteindre une couverture totale…
La prévention nationale, quant à elle, ne touche que 30% de la population. Elle est essentiellement axée sur les jeunes : en effet, la prévention au VIH/sida est à présent incluse dans le programme scolaire.
Un programme de prévention original et innovant : la Communication incitative au Changement de Comportement (CCC)
La campagne de prévention CCC de l’association ACS / AMO Congo est innovante : elle a lieu dans les lieux d’ambiance comme les bars, les boîtes de nuit, les hôtels ou les buvettes de Kinshasa mais aussi de 7 autres provinces de la République Démocratique du Congo.
Le but étant d’aider les personnes fréquentant ces endroits ou vivant aux alentours à mieux se prémunir contre les pratiques sexuelles qui les exposent à la contamination au VIH/Sida, mais aussi d’informer sur l’épidémie, les modes de contamination, les moyens de prévention, le dépistage volontaire, le traitement ARV, et de réduire la stigmatisation et les fausses croyances.
Le projet comporte deux approches : la sensibilisation de masse, et la proximité communautaire.
VOLONTAIRES
La sensibilisation de masse vise à transmettre des messages spécifiques sur le VIH/sida à une foule hétérogène. Les activités de sensibilisation de masse sont menées par des équipes de volontaires bien visibles, portant t-shirts et chapeaux verts, et qui offrent un véritable spectacle constitués de sketches, de performances musicales et de jeu-concours. Banderoles, dépliants et matériel de sonorisation : la clientèle ne peut pas les rater et est même invitée à participer à l’animation et à gagner des lots : casquettes, t-shirts, préservatifs…
L’approche de proximité communautaire, plus discrète, consiste à créer des petits groupes de discussion autour des tables de ces mêmes lieux d’ambiance. Echange et partage sont au programme de ses interventions plus intimistes.
CCC1
CCC2
L’objectif de Guy Bongongo, chargé de communication pour ACS / AMO Congo, et responsable de la mise en place de ce programme de prévention, est de toucher par son programme de prévention près de 62 000 personnes à travers le pays par les actions de masse, et près de 70 000 lors de discussions de proximité. Mais surtout, il compte inciter environ 13 000 personnes au dépistage, trop peu pratiquer en RDC.
La République Démocratique du Congo connait aujourd’hui une épidémie généralisée. En effet, le taux de prévalence du pays (proportion de la population touchée par le VIH/sida) est aujourd’hui de 3,4%. L’épidémie devient de plus en plus rurale et touche de plus en plus de femmes (56%) et de jeunes.
Face à cette situation, la réponse nationale est particulièrement faible. Par manque de ressources et de gouvernance, l’Etat n’est pas en mesure de s’impliquer financièrement. Même s’il existe un Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS), et qu’il était très fort il y a quelques années, il n’est aujourd'hui plus efficace. C’est dans ce contexte qu’est apparu ACS / AMO Congo.
A la veille de la conférence de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose, et la paludisme qui se tiendra demain, mardi 5 octobre 2010 à New York, les associations de République Démocratique du Congo, ont parcouru ensemble les rues de Kinshasa pour remettre aux ambassades de France et des Etats-Unis, une lettre demandant aux ambassadeurs de transmettre leurs revendications à leur président respectif.
Le Fonds Mondial doit rester mondial
Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme envisage de réviser son modèle actuel de priorisation (hiérarchisation), qui détermine l'ordre dans lequel les propositions sont approuvées dans le cas d'un financement limité. Seronet a mis en ligne deux articles portant sur le symposium organisé par Coalition PLUS lors de la conférence de Casablanca.
Impliqués, investis avec et aux côtés des autres
AMO-Congo : les principes GIPA en action !
Diplôme Inter-Universitaire médical et paramédical sous-régional d’Afrique francophoneDiplôme Inter-Universitaire médical et paramédical sous-régional d’Afrique francophone