Focus – Reportage sur l’association malienne ARCAD/SIDA, à Bamako

Le long combat d’ARCAD/SIDA

A l’époque, vouloir apporter une réponse médicale aux personnes malades du sida était un défi énorme. En effet, en Afrique et particulièrement au Mali, la question de la prévention du sida était au cœur des interventions mais la prise en charge une question non traitée.

De plus, le système sanitaire était fragile et peu équipé, et les représentations socioculturelles du sida étaient plus que jamais négatives et discriminatoires. A tel point que la communauté au Mali niait l’existence du VIH/sida.

Aujourd’hui, l’association intervient dans les domaines de l’accès au conseil, au dépistage, et aux soins, de l’accompagnement psychosocial, de la formation, de la recherche, et de la prévention.

Pour cela, ARCAD/SIDA a créé des centres de prise charge globale à travers lesquels sont mis en œuvre des programmes d’intervention : Le CESAC (Centre d’Ecoute, de Soin, d’Animation et de Conseils) et les USAC (Unité de Soins, d’Accompagnement, et de Conseils).

Le CESAC est la toute première structure de prise en charge globale d’ARCAD/SIDA. Créé en 1996, le centre à vocation à la prise en charge globale, c’est-à-dire médicale, psychologique et sociale. Il voit passer une centaine de patients par jour et compte 5000 personnes sous traitement qui ont tous reçu une éducation thérapeutique avant leurs médicaments.

Le vendredi midi a lieu un atelier culinaire suivi d’un repas communautaire : c’est l’occasion de se retrouver, d’échanger les expériences, de recevoir des conseils nutritionnels et de partager un repas. De même, une fois par semaine, quelques femmes séropositives se retrouvent dans la plus stricte intimité pour partager leur expérience, notamment en termes de sexualité.

L’USAC est l’unité de prise en charge intégrée à un hôpital la plus importante de Bamako : elle représente ARCAD/SIDA dans la structure publique.  Ouverte en 2006, l’unité présente le même panel d’activités que le CESAC en s’appuyant sur la structure offerte par le service public : laboratoires, locaux d’accueil… Elle représente l’unité VIH de l’hôpital public qui lui ne prend pas en charge le VIH/sida.

Les activités génératrices de revenus

Le programme Activités Génératrices de Revenus a été mis en place en 2001. Les bénéficiaires sont identifiés auprès de l’équipe d’assistance sociale sur le site de traitement (CESAC ou USAC par exemple), puis sont soumis à une enquête sociale, sur leurs revenus, leur situation familiale, mais aussi leur état de santé. Le bénéficiaire n’est pas forcément une personne infectée, et peut être simplement affecté, c’est-à-dire avoir une ou plusieurs personnes malades dans son entourage, et éventuellement à sa charge.

Les personnes retenues déposent un projet. Commence alors l’enquête économique sur la motivation et la capacité du futur bénéficiaire. Ce dernier dépose une demande de financement, examinée par un comité de gestion, puis il participe à une formation en gestion et micro-finance de quelques jours, qui lui permet d’étudier le marché et la clientèle.

Pour finir, ARCAD/SIDA lui prête l’argent nécessaire à démarrer son projet : il est incité à épargner cet argent et un échéancier de remboursement est mis en place. Aujourd’hui l’association compte plus de 1000 personnes qui bénéficient de ce programme.


Le programme enfants d’ARCAD/SIDA

Depuis 1999, ARCAD/SIDA réalise un programme de soutien psycho-social auprès des enfants infectés et affectés par le VIH/sida. Ce programme s’est renforcé au cours de l’année 2009 par la prise en charge médical sous ARV.

Cette prise en charge médicale est accompagnée d’un programme de formation thérapeutique, mais aussi de soutien scolaire, vestimentaire, nutritionnel ou matériel. Par ailleurs, le programme offre  à une quarantaine d’enfants l’occasion de partir en colonie de vacances chaque année.

De plus, ont lieu au CESAC les groupes de parole dédiés aux enfants. Les thèmes discutés avec les groupes de 13 à 19 ans portent sur le développement du corps, la physiologie, les informations sur la jeunesse et la sexualité. Le VIH, les moyens de prévention et de transmission sont également discutés.

Toutes les photos et vidéos sont réalisées par le photographe journaliste Daniel Hérard.

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