BURUNDI – Une situation d’urgence menace la survie des malades. La diplomatie française doit réagir!

Source : communiqué – AIDES & Coalition PLUS – 5 mais 2015

AIDES et Coalition PLUS expriment leur solidarité avec la population burundaise et leur soutien inconditionnel aux partenaires de l’ANSS, qui risquent chaque jour leur vie pour maintenir sur place l’accès aux traitements des personnes vivant avec le VIH. Persuadés qu’une solution diplomatique est encore possible pour mettre fin au chaos qui s’installe à Bujumbura, nous appelons François Hollande à réagir.

La dérive autocratique du pouvoir en place au Burundi a généré ces dernières semaines une grave instabilité dans le pays, en particulier dans la capitale Bujumbura. L’ANSS, partenaire de AIDES au sein de Coalition PLUS, constate déjà les graves conséquences de cette situation sur la population, sur les libertés fondamentales et l’accès aux traitements des personnes vivant avec le VIH. Les affrontements entre civils et forces pro-gouvernementales ont déjà fait 11 morts et des dizaines de blessés. Les principaux médias et moyens de communication ont été suspendus. L’accès aux services de première nécessité est devenu quasi impossible. Le travail des associations de lutte contre le sida et de défense des droits humains s’en trouve dangereusement entravé, menaçant à court terme la vie de milliers de malades.

« Certains traitements sont déjà en rupture de stock », explique Jeanne Gapiya, présidente de l’ANSS Burundi. « Quant à ceux qui sont encore disponibles, les réserves sont estimées à un mois maximum. Si la situation perdure, des milliers de malades n’auront bientôt plus accès au traitement qui sauve leur vie. » A Bujumbura il est de plus en plus difficile d’accéder aux centres de prise en charge, les moyens de communication et de transport étant très altérés. A Kirundo, l’ANSS a du interrompre provisoirement ses services en raison des manifestations. Partout dans le pays, les antennes de l’association connaissent de sérieuses difficultés d’approvisionnement.

Dans ce contexte particulièrement dégradé, nos partenaires font leur possible pour garantir un service minimum, assurant tant bien que mal consultations pédiatriques et renouvellements d’ordonnance sur leurs différents sites. Mais ils ne pourront bientôt plus pallier toutes les urgences. « La Maison de la Joie, qui héberge des enfants porteurs du VIH et en difficulté thérapeutique, nous préoccupe particulièrement. Située à Musaga dans la périphérie sud de Bujumbura, elle est en effet en plein cœur des affrontements. Il faudra très rapidement évacuer ces enfants en lieu sûr », poursuit Jeanne Gapiya.

Le sida est un problème majeur de santé publique au Burundi. Ce pays de 10 millions d’habitants est en situation d’épidémie généralisée, avec plus de 2,5% de prévalence au VIH. A elle seule, l’ANSS assure le suivi et l’accès aux traitements de plus de 5000 personnes.

La France et la communauté internationale ne peuvent plus se permettre de considérer la situation burundaise avec indifférence. AIDES et Coalition PLUS appellent François Hollande à tout mettre en œuvre pour qu’une issue diplomatique soit rapidement trouvée, afin d’empêcher une catastrophe humaine et sanitaire.

Photo : Jeanne Gapiya | Cofondatrice et présidente de l’ANSS (membre burundais de Coalition PLUS) – © Womanatthereel.com


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