Courrier aux administrateurs du fonds mondial

Jeanne Gapiya, présidente de l’ANSS adhérente à Coalition PLUS adresse un courrier aux administrateurs du Fonds mondial pour leur demander de refuser de voter en faveur des plafonnements.

Mesdames, Messieurs les administrateurs du Fonds Mondial contre la Tuberculose, le Malaria et le VIH/SIDA,

La conscience que j’ai des enjeux individuels et collectifs de la lutte contre le sida me fait refuser avec force tout plafonnement ou critères de priorisation pour le Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Ma rencontre avec le VIH remonte à 24 ans. Malgré lui et avec lui, je me suis engagée très tôt dans la lutte en étant la première personne dans mon pays le Burundi a parlé de mon statut sérologique. Depuis 1994 j’ai parcouru le monde pour donner l’espoir aux PVVIH et
demander à ce que nos décideurs accomplissent tout simplement leur devoir le plus élémentaire : assurer les soins de leurs peuples. Ce n’est pas pour autant que nous sommes restés les Bras croisés : l’ANSS que nous, personnes concernées avons fondé est aujourd’hui la première structure de prise en charge globale des malades du Sida accueillant des personnes séropositives ou affectées, sans distinction de sexe ou d’orientation sexuelle.

Cet engagement a été rendu possible par les traitements ARV auxquels j’ai pu accéder sans rationnement. Aujourd’hui j’ai des enfants qui se sont mariés d’autres viennent de terminer les Universités ; Cela été rendu possible par les traitements ARV auxquels j’ai pu accéder sans rationnement.

Si vous instaurez un système de plafonnement ou des critères de financement, vous déciderez en quelque sorte de la vie ou de la mort des personnes en besoin de traitement. Une responsabilité historique que nul ne souhaitera partager avec vous !

Une responsabilité d’autant plus lourde que les récentes recherches scientifiques montrent que le traitement permet aussi de réduire considérablement la transmission du virus et donc d’en combattre la propagation. Plus que jamais, l’heure est à l’amplification du passage à l’échelle plutôt qu’au rationnement.

Aux membres du Conseils d’administration je vous demande de continuer à être des acteurs de la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose en refusant tout rationnement du Fonds Mondial !

Jeanne Gapiya Niyonzima

Présidente de l’ANSS, adhérente à Coalition PLUS


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