Les retours d’expérience incroyables après 30 années de combat contre le VIH

Comme chaque année depuis 1993, la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) réunit toutes les grandes équipes de recherche fondamentale, épidémiologique et clinique des pays du Nord comme du Sud. Ainsi, plus de 4 000 participants, venus de 95 pays se trouvent actuellement à Boston (Etats-Unis) dans le cadre de l’édition 2016 de ce rendez-vous scientifique majeur.

La CROI, c’est notamment des centaines d’études portant sur le VIH/sida, dont les résultats sont présentés et discutés autour de diverses disciplines : virologie, immunologie, prévention biomédicale, prise en charge clinique, etc.

La (très) longue liste des conférences est disponible sur le site Internet officiel de la CROI et leur contenu, publié uniquement en anglais, peut être consulté sur cette partie du site.

Nous avons retenu trois témoignages qui nous ont particulièrement marqués. Ceux de trois acteurs majeurs de la lutte contre le sida, racontant leurs 30 années de mobilisation, selon leur point de vue d’immunologiste, de clinicien ou encore de créateur de mode.

Bruce D. Walker : développer la recherche de haut niveau en Afrique du Sud

Pendant trente ans, Bruce D. Walker et ses équipes (Ragon Institute of MGH et Havard) ont travaillé sur la compréhension du combat du système immunitaire contre le VIH. Pour mieux comprendre comment le système immunitaire se met en ordre de bataille contre le VIH au moment de la contamination, ils ont mis en place des centres de recherche de haut niveau en Afrique du Sud. Cela a permis de réaliser des travaux à proximité des communautés les plus touchées par l’épidémie, de mettre en évidence le combat de l’organisme et d’affirmer qu’une intervention très précoce permet de sauvegarder les principales fonctions anti-VIH du système immunitaire. Cela a également permis, dans un second temps, de proposer des interventions telles que les vaccins thérapeutiques ou autres immunomodulateurs.

Retrouvez son intervention ici.

Gerald H. Friedland : VIH et tuberculoses, les maladies de la pauvreté et de l’exclusion

Pour décrire l’arrivée synchrone de la tuberculose et du sida, Gerald H. Friedland (Yale, University School of Medicine) a choisi l’exemple de l’arrondissement du Bronx à New-York et celui d’une région très pauvre d’Afrique du Sud : Tugela Ferry. Il a mis en évidence le fait que l’extrême pauvreté des communautés et l’abandon total des services publics ont facilité l’explosion des deux maladies (dans les années 80 pour le Bronx, dans les années 2000 à Tugela Ferry). Trente années de mobilisation pour organiser des services de santé répondant aux besoins des communautés ont fini par payer. La mobilisation des communautés, de même que l’organisation de services de santé de qualité et adaptés, ont  en effet permis d’améliorer de manière considérable l’état de santé des habitants de ces régions.

Retrouvez son intervention ici.

Kenneth Cale : combattre le VIH avec la mode

Depuis 30 ans, la mobilisation des artistes dans la lutte contre le sida en a fait des acteurs-clés. L’AMFAR (American Foundation for AIDS Research), présidée par Kenneth Cale, est une association créée en 1985 par Elizabeth Taylor qui collecte des fonds pour la recherche contre le VIH. Elle a concrètement permis de mettre à disposition des chercheurs des centaines de millions de dollars pour financer leurs travaux.

Retrouvez son intervention ici.

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Emmanuel Trenado, Secrétaire permanent de Coalition PLUS et Bruno Spire, Chercheur en Santé publique à l’Inserm & Administrateur de AIDES au CA de Coalition PLUS

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