Lancement du réseau lusophone de Coalition PLUS

Coalition PLUS s’élargit en lançant, sous la houlette de son membre portugais GAT, un réseau lusophone regroupant 8 pays répartis sur 4 continents : le Portugal en Europe, le Brésil en Amérique du Sud, le Timor oriental en Asie du Sud-Est, ainsi que la Guinée-Bissau, l’Angola, le Mozambique, le Cap-Vert et Sao Tomé-et-Principe sur le continent africain et au large de ses côtes.

C’est au sein même de l’Assemblée nationale portugaise que s’est déroulée l’inauguration de ce nouveau réseau le 29 novembre dernier, en amont de la Journée mondiale de lutte contre le sida, en présence du conseiller santé du président de la République portugaise Mário Pinto et des représentants de l’initiative Lisbon Fast Track City. Coalition PLUS était représentée par sa présidente, la Professeure Hakima Himmich. 

À l’image des 8 autres réseaux de Coalition PLUS (6 géographiques et 2 thématiques axés sur la défense des droits des minorités sexuelles), le réseau lusophone a pour mission prioritaire de promouvoir la démarche communautaire pour construire une riposte plus efficace contre le VIH/sida et les hépatites virales.

Explications avec Daniel Simões et Rosa Freitas de l’association GAT, qui compte un siège administratif à Lisbonne et 3 centres de soutien, de soin et de dépistage destinés aux personnes séropositives et communautés les plus vulnérables à l’épidémie.

foto Nicole Sanchez : ns.nimagens.com

Pourquoi GAT a estimé qu’il était utile de créer un réseau lusophone au sein de Coalition PLUS ?

Au Portugal, la majorité des organisations communautaires qui travaillent avec et pour les communautés les plus vulnérables au VIH n’ont pas d’impact international en raison de la barrière de la langue. L’idée de créer un réseau international basé sur une langue commune – le portugais – a donc toujours fait partie des objectifs stratégiques de GAT et c’est maintenant avec le soutien de Coalition PLUS que nous parvenons à le concrétiser. 

Les organisations sélectionnées pour constituer ce réseau linguistique comprennent notamment 3 réseaux de personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Toutes oeuvrent dans le domaine du VIH/sida et travaillent avec une ou plusieurs populations clés de l’épidémie. Toutes sont actives aux niveau national ou régional, notamment par un plaidoyer en matière d’accès à la santé et en faveur des droits fondamentaux des PVVIH et autres populations clés.

Quels sont les principaux objectifs que le réseau s’est fixé ?

Toutes les déclarations et tous les engagements internationaux dans le domaine du VIH, des hépatites virales et de la tuberculose reconnaissent comme essentiel l’implication et la participation des personnes infectées ou les plus vulnérables à ces virus dans la lutte contre ces épidémies

En effet, ces personnes et les organisations communautaires au sein desquelles elles militent peuvent jouer un rôle crucial non seulement pour identifier les forces et faiblesses des systèmes de santé , mais aussi en tant qu’agents du changement aux niveaux local, national et international.

De manière générale, le réseau lusophone entend développer ses missions selon les axes suivants :

  • Promouvoir l’implication des organisations communautaires dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques liées au VIH, aux hépatites virales, aux autres infections sexuellement transmissibles et à la tuberculose;
  • Encourager la communication entre acteurs communautaires et autres acteurs clés de la riposte à ces épidémies (institutions publiques, prestataires de soins de santé, décideurs, universitaires, etc.) ;
  • Visibiliser les défis et réponses communes apportées à ces enjeux de santé au sein des pays du réseau ;
  • Faciliter les échange et transferts d’expériences ou compétences entre pays du réseau ;
  • Promouvoir les politiques de santé fondées sur les droits humains par la mise en œuvre de projets, de services et d’initiatives qui luttent contre la stigmatisation et les discriminations à l’encontre des personnes vivant avec le VIH et des groupes vulnérables
foto Nicole Sanchez : ns.nimagens.com

Quels sont les premiers projets que vous allez mettre en place ?

À la suite des premières missions menées en Guinée Bissau et au Mozambique, un projet est déjà en phase d’approbation :

  • Fondation de France – Développer un projet pilote de tests de base en Guinée Bissau en partenariat avec ADPP, RENAP GB et GAT.

Parallèlement, les objectifs communs pour 2020 comprennent des actions visant à améliorer l’accès à l’information et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination.

Les associations étant réparties sur plusieurs continents, comment allez-vous travailler ensemble ?

Le réseau lusophone a l’intention de mettre en place un mécanisme de communication régulière entre ses membres.

La communication à distance constituera bien sûr la base du travail de routine, mais des réunions en face à face sont prévues au moins une fois par an. Nous espérons que les membres des pays africains s’engageront également, avec le temps, auprès de davantage de membres et partenaires de Coalition PLUS et participeront plus activement aux discussions au niveau régional.

Le réseau cherche également à lancer un processus visant à inclure davantage de pays lusophones dans le débat international, en particulier dans les forums pertinents pour chaque pays, y compris au niveau sous-régional.

Nous devrons bien-sûr adapter nos stratégies en cours de route.

Pourquoi le lancement officiel du réseau a-t-il eu lieu dans l’un des hauts lieux de la démocratie portugaise, l’Assemblée nationale ?

En raison de l’importance des relations et de la coopération entre le Portugal et les pays lusophones. C’est aussi l’occasion pour nous de sensibiliser les députés à l’importance de maintenir le sida dans l’agenda politique, au Portugal comme dans tous les autres pays de langue portugaise.

Les associations du réseau lusophone

Portugal : GAT : Grupo de Activistas em Tratamentos
Sao Tomé-et-Principe : Associação Santomense para Promoção da Família ; Associação Apoio À Vida
Angola : Mwenho – Associação de Mulheres Vivendo com VIH
Guinée Bissau : RENAP GB – Rede Nacional das Associações de Pessoas com HIV ; ADPP Guiné Bissau – Ajuda de Desenvolvimento de Povo para Povo 
Timor oriental : Hatutan
Mozambique : MATRAM – Movimento para o Acesso aos Tratamento em Moçambique
Cap-Vert : VERDEFAM
Brésil : FOAESP – Fórum das ONG/Aids do Estado de São Paulo
Sao Paulo Forum on NGO/AIDS

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