Les films et les séries, outils de vulgarisation de l’épidémie de VIH/sida

Les films comme les séries ont toujours été un bon moyen de vulgariser et de visibiliser certains combats sociaux. Ça a été particulièrement le cas pour l’épidémie de virus du sida. Le grand comme le petit écran ont permis de sensibiliser et d’informer le public sur cette maladie découverte au début des années 80.

Les histoires que ces films et séries racontent souvent émeuvent et révoltent. A l’approche des fêtes de fin d’année, nous voulions vous proposer une sélection non-exhaustive de films, séries et documentaires à voir chez vous, sous la couette avec un bon chocolat chaud.

Ces films américains qui parlent du sida

Outre-Atlantique, l’industrie cinématographique a produit de nombreux films et séries retraçant l’histoire du VIH/ sida et/ou mettant en scène un personnage séropositif.  Ce n’est peut-être pas un hasard car les premiers malades identifiés l’ont été à Los Angeles en 1981. Par la suite, les réalisateurs se sont emparés de la thématique et l’ont abordé sous différents angles.

En 1993, sort à l’écran “Philadelphia”. Un film dramatique qui porte à l’écran Tom Hanks, Denzel Washington et Antonio Banderas. L’avocat qu’interprète Denzel Washington défend Tom Hanks devant son employeur l’ayant licencié à cause de sa séropositivité.

Il faudra attendre les années 2010 pour voir le sujet du VIH/sida revenir à la mode au cinéma alors que l’épidémie s’estompe dans les pays occidentaux grâce aux traitements.

Dallas Buyers Club” sort en 2013 et met en scène Ron Woodroof (Matthew McConaughey), un cowboy violent, macho, homophobe etc. diagnostiqué séropositif en 1985. Avec une espérance de vie réduite à quelques jours et des traitements jusque-là inefficaces, il se lance dans la contrebande de médicaments qui semblent eux efficaces mais qui ne sont pas autorisés sur le sol américain. Un film qui a valu à Matthew McConaughey l’oscar du meilleur acteur en 2014.

Un an plus tard, “The Normal Heart” apparaît sur les écrans de cinéma, avec au casting Mark Ruffalo, Julia Roberts, Matthew Bomer et Jim Parsons. Le film débute en 1981 et retrace l’histoire d’un écrivan et activiste homosexuel (Mark Ruffalo) qui se bat contre une maladie encore inconnue. Effectivement, ce n’est qu’en 1985 que le mot SIDA sera prononcé pour la première fois par le gouvernement américain.

Côté séries, les Etats-Unis ne sont pas en reste non plus :

Diffusée entre 2018 et 2021 sur Netflix, “Pose” raconte l’histoire de la Ball Culture, du voguing et des luttes LGBT+ au cœur des années 1980 à New York. Au cours du récit, deux protagonistes découvrent leur séropositivité alors que l’épidémie fait des ravages au sein de leur communauté.

Également disponible dans le catalogue Netflix, la série “Murder” dont l’un des personnages principaux découvre sa séropositivité au cours de la saison 1. Mais, phénomène plus rare encore, la série aborde la PrEP et ça, c’est vachement cool.

Enfin, “Looking” – déployée en deux saisons et un film – offre un aperçu du quotidien de trois amis gays vivant à San Francisco. La série met aussi en avant la séropositivité de l’un de ces trois protagonistes.    

En Europe, l’histoire du sida a aussi été racontée au travers de films et séries

Si les États-Unis ont largement diffusé l’histoire du sida à travers le 7ème Art, l’Europe aussi l’a fait à de nombreuses reprises. 

En France, tout d’abord, avec Leos Carax et son deuxième long métrage : “Mauvais sang”. A l’heure où le syndrome d’immunodéficience acquise n’est pas encore évoqué, le jeune réalisateur trouve le moyen d’aborder l’épidémie de manière métaphorique. Plus tard, loin de la fiction imaginaire de Carax, le cinéma français revient sur l’épidémie en 1992 avec “Les Nuits Fauves” et en 2007 avec “Les Témoins”.

En 2017 sort “120 battements par minute” largement récompensé. Le film nous ramène au Paris des années 90, en pleine crise du sida. Des milliers de jeunes meurent dans l’indifférence de l’État français et les militants d’Act-Up Paris se battent pour être pris en considération par les firmes pharmaceutiques qui doivent trouver un traitement efficace contre la maladie.

De l’autre côté de la Manche, en 2021 sort “It’s a Sin”. La série relate en cinq épisodes l’arrivée du virus à Londres au début des années 80 et sa propagation dans la communauté gay.

Les films sur le sida sont restés bloqués dans les années 80-90 et focalisés sur les pays du Nord

Bien que le cinéma soit un bon outil de compréhension, nous regrettons qu’il y ait si peu de films et de séries traitant de l’épidémie là où elle est aujourd’hui majoritairement concentrée. Le cinéma s’est donc beaucoup intéressé aux années 80-90, au moment où le virus faisait des ravages dans les populations du Nord : New York, Paris, Londres, etc. Aujourd’hui, il serait opportun de raconter aussi l’histoire des pays où l’épidémie continue de faire des morts chaque jour comme le Mozambique, la République Démocratique du Congo, la Malaisie, l’Afrique du Sud, etc. 

Afin de sortir de l’ethnocentrisme de l’industrie cinématographique occidentale, nous avons réussi à dénicher quelques long métrages racontant une autre histoire de l’épidémie :

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