Quel livre lire cet été ? Nos recommandations pour des vacances militantes !

Les vacances d’été approchent et vous ne savez pas quel livre embarquer dans vos valises ? Pas de panique, nos militants-tes vous partagent leurs coups de cœur ! En effet, depuis la description des premiers cas de sida, il y a de cela 40 ans, l’épidémie a inspiré un grand nombre d’œuvres de fiction, d’essais ou encore de pièces de théâtre. Une manière de rendre hommage aux activistes, d’entretenir la mémoire de celles et ceux qui nous ont quittés-es, mais aussi de stimuler les luttes actuelles et à venir.

Le livre de l’été de Richard : Les chroniques de San Francisco, par Armistead Maupin

Les chroniques de San Francisco est une série de romans écrite par l’auteur gay états-unien Armistead Maupin entre 1978 et 2014. Elle raconte les aventures des résidents-tes du 28, Barbary Lane (une adresse fictive) et de leur mystérieuse logeuse, Anna Madrigal. Le 4ème opus des Chroniques de San Francisco, Babycakes, paru en 1984, est l’une des premières fictions à évoquer ouvertement l’épidémie de sida.

Pour Richard, Responsable Formation et Sentiment d’appartenance de Coalition PLUS, basé en France, « l’œuvre d’Armistead Maupin dépeint avec beaucoup de justesse la vie en tant que gay et en tant que personne vivant avec le VIH, à l’époque et aujourd’hui. Les intrigues s’enchaînent, avec beaucoup d’humour, mais aussi une certaine profondeur. On ne s’ennuie jamais ! Ce sont vraiment des livres à lire et à relire. »

La recommandation de Charlie : N’essuie jamais de larmes sans gants, par Jonas Gardell

N’essuie jamais de larmes sans gants est à l’origine une série de 3 courts romans, écrits en 2012-2013 par l’auteur suédois Jonas Gardell. Il y raconte les histoires mêlées de Rasmus et Benjamin, deux jeunes homosexuels, dans la Suède des années 1980.

Charlie, chargé de mission Communication interne de Coalition PLUS, basé au Québec, a été bouleversé par cette œuvre : « C’est à la fois un roman poignant et une fenêtre sur la construction du mouvement gay en Suède. L’ouvrage aborde les changements sociaux dans le Stockholm des années 1980 avec complexité et le résultat est tout à fait fascinant. Le roman donne beaucoup de contexte et d’humanité à l’arrivée de la crise du VIH en Europe. »

Le livre de l’été de Manon : Le conflit n’est pas une agression, par Sarah Schulman

Si pour vous les vacances d’été ne sont pas seulement propices au repos, mais sont aussi la période idéale pour faire le point sur soi, sa relation aux autres, sa place dans le collectif, alors Le conflit n’est pas une agression est une lecture parfaite pour vous !

Membre d’ACT UP New York entre 1987 et 1992, l’autrice Sarah Schulman puise sa réflexion dans son expérience en tant que militante de la lutte contre le sida. Elle consacre même un chapitre entier de son livre à la criminalisation du VIH au Canada, en mobilisant une analyse intersectionnelle, c’est-à-dire qui tient compte des interactions entre race, classe et genre. En effet, en plus de ne pas prendre en considération les risques réels de transmission, la criminalisation du VIH affecte particulièrement les personnes déjà marginalisées en raison de leur statut migratoire et de leurs assignations raciales. Pour Sarah Schulman, c’est une mesure profondément injuste, qui ne répond à aucune justification de santé publique et ne sert qu’à asseoir la domination de certains groupes sur d’autres.

« Le conflit n’est pas une agression révèle les mécanismes politiques et émotionnels du conflit, entre personnes, entre communautés, et donne des pistes, individuelles et collectives, pour éviter l’escalade, recréer des liens sociaux et contribuer à un changement positif », résume Manon, chargée de mission Communication institutionnelle de Coalition PLUS, basée en France. « C’est un livre original et inclassable, qui lie développement personnel et réflexion sur l’action politique et citoyenne. C’est aussi une lecture inconfortable, mais c’est justement en sortant de sa zone de confort qu’on évolue ! »

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