Maroc – Démédicaliser le dépistage pour stopper l’épidémie, malgré les discriminations

Depuis bientôt 30 ans, l’Association de lutte contre le sida (ALCS), membre de Coalition PLUS, milite auprès des communautés les plus affectées par l’épidémie. Aujourd’hui, au Maroc, elle est la seule association impliquée à la fois dans la prévention de l’infection à VIH, l’accès aux soins et la prise en charge médicale et psychosociale des personnes vivant avec le VIH. A ce titre, l’ALCS oeuvre contre les discriminations sérophobes et pour le changement des mentalités : ainsi, au cours de son histoire, l’association a organisé des assises sur le sujet et plusieurs ateliers pour accompagner les avancées en matière de droits humains des personnes vivant avec le VIH. Elle a aussi, en 2010, publié un guide du traitement journalistique du VIH/sida à destination des médias marocains.

Mais aujourd’hui encore, les personnes rencontrées par l’ALCS relatent des rejets fréquents de la part des médecins et le manque de confiance vis-à-vis des structures de dépistage et de soins est fort. En raison des discriminations, il existe une réelle crainte de non-confidentialité et d’être vu-e devant les lieux de dépistage.

De fait, au Maroc, une personne vivant avec le VIH sur trois ignore sa séropositivité selon le ministère de la Santé. En réaction à ce constat, l’ALCS, s’inspirant de AIDES, membre français de Coalition PLUS, a mis en place avec succès le dépistage démédicalisé par des agents communautaires auprès des populations les plus vulnérables au VIH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, professionnelles du sexe, personnes usagères de drogues) et plaide pour l’introduction des autotests de dépistage.

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