MAROC – L’ALCS lutte pour les droits des personnes vivant avec le VIH/sida et les plus vulnérables à l’épidémie

La lutte contre la stigmatisation et la discrimination dont sont victimes les personnes vivant avec le VIH/sida et les groupes à haut risque d’infection a été au cœur d’un atelier organisé le 30 décembre dernier à Fès à l’initiative de la section locale de l’Association de lutte contre le sida (ALCS) – membre cofondateur marocain de Coalition PLUS – et de la Commission régionale des droits de l’Homme de Fès, apprenait-t-on hier via le site d’actualités Lematin.ma.

Cette rencontre, qui a réuni des acteurs de la société civile engagés dans la lutte contre le sida, des militants des droits de l’Homme et des intervenants dans le secteur de la santé, a été l’occasion de s’interroger sur les moyens pour relever les barrières discriminatoires à l’égard des personnes atteintes du sida et des populations les plus vulnérables au VIH. Intervenant à cette occasion, Dr Amina Zaim, présidente de la section de Fès de l’ALCS, a déploré que les personnes vivant avec le VIH/sida, notamment les femmes, continuent de souffrir de stigmatisation et de rejet, malgré les progrès que connait la société marocaine ces dernières années.

«Le volet des droits de l’Homme requiert une grande importance dans les efforts de lutte contre le sida. Pour cette raison, il faut renforcer la coordination entre les différents partenaires (organisations gouvernementales et non gouvernementales, secteur privé, représentants de groupes cibles, etc.) engagés dans le domaine de la lutte contre le sida, pour mettre en place une stratégie globale qui permettrait de préserver les droits des populations les plus exposées au risque d’infection par le VIH et des personnes infectées par le VIH/sida», a-t-elle indiqué.

De son côté, Dr Sanae Zine, du comité régional intersectoriel de lutte contre le VIH/sida, a fait le point sur la situation épidémiologique du sida à l’échelle nationale et régionale, faisant savoir que dix nouvelles infections sont enregistrées par jour au Maroc, quatre décès ont lieu quotidiennement et un enfant naît infecté tous les trois jours. «Face à ces chiffres alarmants, le Maroc a entrepris une décentralisation du plan national de lutte contre le sida, dotant toutes les régions sans exception de plans stratégiques régionaux», a-t-elle précisé.

Et d’ajouter que ces plans régionaux de lutte contre le sida (2012-2016) s’inscrivent dans le cadre de l’engagement du Maroc pour l’équité en matière d’accès aux soins de santé et de traitements et de la concrétisation effective de l’accès universel aux services de prévention et d’appui en matière du VIH en adoptant la vision de l’ONUSIDA : «Zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination, zéro décès liés au sida».

Rappelant que le respect des droits des personnes infectées par le VIH a donné des résultats palpables en matière de prévention et de lutte contre le sida en Europe et aux Etas-Unis, avec un recul important en termes des nouvelles infections, Ahmed Douraidi, coordinateur national des sections de l’ALCS, a présenté un plaidoyer mis en place par l’association pour dénoncer toutes les formes de rejet et de discrimination à l’encontre de cette population vulnérable.

«Dans le cadre de ce plaidoyer, nous appelons à ce que des actions concrètes soient menées en matière de lutte contre la stigmatisation et la discrimination dans les différents milieux, en particulier le milieu social, le milieu des soins et celui du travail», a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que cette démarche se veut cruciale pour accompagner les avancées que connait le Maroc en matière de droits de l’Homme.

Pour en savoir plus sur l’Association de lutte contre le sida (ALCS), membre cofondateur marocain de Coalition PLUS :

http://www.alcs.ma/

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