Taxe Tobin: l’ultime miroir aux alouettes de Nicolas SarkozyTaxe Tobin: l’ultime miroir aux alouettes de Nicolas Sarkozy

« Parce qu’à un moment, il y a le discours et il y a l’exemple que l’on montre. Et je ferai tous mes efforts pour qu’un petit groupe de pays leaders adoptent les financements innovants au bénéfice de l’Afrique et des pays les plus pauvres. » Discours de N.Sarkozy au sommet de l’Union Africaine, janvier 2011[1].

A rebours de toutes ses promesses passées, Nicolas Sarkozy semble finalement privilégier les intérêts financiers aux grands défis mondiaux. Si ce projet de taxe au rabais et entièrement dévolue au comblement de la dette aboutit, le Président de la République aura raté une opportunité unique de marquer l’Histoire. AIDES et Coalition PLUS font part de leur profonde indignation face à cette ultime escroquerie du quinquennat.

Souvenez-vous quand notre Président il y a tout juste un an, au Sommet de l’Union Africaine, claironnait combien il était « moral » et « juste » que la finance verse son obole à la solidarité internationale : « Le monde financier, par ses excès, a plongé le monde entier dans une crise économique sans précédent. Il serait moral que ceux qui ont contribué à la crise soit ceux qui paient un petit peu pour permettre au monde de sortir de la crise ». Souvenez-vous encore de Nicolas Sarkozy à la tribune de l’ONU quelques mois plus tôt, clamer sans rougir à quel point cette taxe était indispensable pour « lutter contre la pauvreté, pour l’éducation et pour la résolution des grands problèmes sanitaires de l’Afrique. »[2]

A rebours de toutes ses promesses passées, Nicolas Sarkozy semble finalement privilégier les intérêts financiers aux grands défis mondiaux. Si ce projet de taxe au rabais et entièrement dévolue au comblement de la dette aboutit, le Président de la République aura raté une opportunité unique de marquer l’Histoire. AIDES et Coalition PLUS font part de leur profonde indignation face à cette ultime escroquerie du quinquennat. 
Souvenez-vous quand notre Président il y a tout juste un an, au Sommet de l’Union Africaine, claironnait combien il était « moral » et « juste » que la finance verse son obole à la solidarité internationale : « Le monde financier, par ses excès, a plongé le monde entier dans une crise économique sans précédent. Il serait moral que ceux qui ont contribué à la crise soit ceux qui paient un petit peu pour permettre au monde de sortir de la crise ». Souvenez-vous encore de Nicolas Sarkozy à la tribune de l’ONU quelques mois plus tôt, clamer sans rougir à quel point cette taxe était indispensable pour « lutter contre la pauvreté, pour l’éducation et pour la résolution des grands problèmes sanitaires de l’Afrique. »[2]
Un an plus tard, nous connaissons enfin les véritables ambitions de Nicolas Sarkozy : une micro-taxe d’un milliard, soit douze fois moins rentable que celle en vigueur au Brésil et trois fois moins qu’à… Taïwan[3] ! Ou comment sauver la face tout en conservant les bonnes grâces des lobbys financiers. Quant à la solidarité internationale, elle passerait, si ce projet aboutit, par pertes et profits à l’approche des élections. Tout pour la dette, rien que pour la dette.
« Avouons-le, nous avons été bernés », s’insurge Bruno Spire, président de AIDES. « Ce projet de TTF annoncé par Nicolas Sarkozy laisserait au continent africain un goût amer. En attendant, cette Afrique exsangue n’en finit plus de payer son tribut à la crise financière. Pas en nombre de A, mais en nombre de vies. Partout l’aide au développement recule, et 15 millions de malades du sida attendent toujours l’accès aux traitements promis par les pays du Nord pour espérer survivre. » 
Ironie du sort, cette annonce intervient alors que le Fonds mondial de lutte contre le sida fête aujourd’hui ses 10 ans, et vient d’annuler un milliard de dollars de programmes de mises sous traitements pour 2012, faute d’argent. Voilà pourtant longtemps que les acteurs de la lutte contre le sida se mobilisent aux côtés d’autres ONG pour dire l’urgence à mettre en place cette taxe. « C’est un sinistre anniversaire pour le Fonds Mondial », conclut Bruno Spire. « A l’heure où les Etats donateurs se retirent, où l’argent promis a de plus en plus de mal à être décaissé, cette taxe était une chance historique de montrer l’exemple en instituant un mode de financement pérenne. Cette chance est sur le point d’être ratée. Tant qu’il en est encore temps, nous appelons Nicolas Sarkozy à revenir sur sa décision et à respecter ses engagements. Sans cela, AIDES, Coalition PLUS et de nombreux français[4] comprendront qu’il a une nouvelle fois cédé aux pressions des intérêts financiers. »
 
4 Sondage CSA pour AIDES, décembre 2011 : 82% des Français souhaitent que les recettes de la TTF soient « affectées à la lutte contre la pauvreté et les pandémies mondiales ».

Un an plus tard, nous connaissons enfin les véritables ambitions de Nicolas Sarkozy : une micro-taxe d’un milliard, soit douze fois moins rentable que celle en vigueur au Brésil et trois fois moins qu’à… Taïwan[3] ! Ou comment sauver la face tout en conservant les bonnes grâces des lobbys financiers. Quant à la solidarité internationale, elle passerait, si ce projet aboutit, par pertes et profits à l’approche des élections. Tout pour la dette, rien que pour la dette.

« Avouons-le, nous avons été bernés », s’insurge Bruno Spire, président de AIDES. « Ce projet de TTF annoncé par Nicolas Sarkozy laisserait au continent africain un goût amer. En attendant, cette Afrique exsangue n’en finit plus de payer son tribut à la crise financière. Pas en nombre de A, mais en nombre de vies. Partout l’aide au développement recule, et 15 millions de malades du sida attendent toujours l’accès aux traitements promis par les pays du Nord pour espérer survivre. »

Ironie du sort, cette annonce intervient alors que le Fonds mondial de lutte contre le sida fête aujourd’hui ses 10 ans, et vient d’annuler un milliard de dollars de programmes de mises sous traitements pour 2012, faute d’argent. Voilà pourtant longtemps que les acteurs de la lutte contre le sida se mobilisent aux côtés d’autres ONG pour dire l’urgence à mettre en place cette taxe. « C’est un sinistre anniversaire pour le Fonds Mondial », conclut Bruno Spire. « A l’heure où les Etats donateurs se retirent, où l’argent promis a de plus en plus de mal à être décaissé, cette taxe était une chance historique de montrer l’exemple en instituant un mode de financement pérenne. Cette chance est sur le point d’être ratée. Tant qu’il en est encore temps, nous appelons Nicolas Sarkozy à revenir sur sa décision et à respecter ses engagements. Sans cela, AIDES, Coalition PLUS et de nombreux français[4] comprendront qu’il a une nouvelle fois cédé aux pressions des intérêts financiers. »

1 http://www.elysee.fr/president/les-actualites/discours/2011/sommet-de-l-union-africaine.10550.html

2 http://www.franceonu.org/spip.php?article4355

3 http://english.etax.nat.gov.tw/wSite/ct?xItem=24088&ctNode=11631 et http://english.etax.nat.gov.tw/wSite/ct?xItem=24086&ctNode=11630

4 Sondage CSA pour AIDES, décembre 2011 : 82% des Français souhaitent que les recettes de la TTF soient « affectées à la lutte contre la pauvreté et les pandémies mondiales ».

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