Pour un monde sans sida, démédicalisons !

La lutte contre le sida fait face à un tournant. Après les progrès accomplis ces trente dernières années qui ont abouti à la mise sous traitement de 15 millions de personnes, nous stagnons aujourd’hui à mi-chemin : la moitié des 37 millions de personnes vivant avec le VIH ne connaissent pas leur statut, 2 millions de nouvelles infections sont recensées chaque année, et l’épidémie fait encore rage chez les populations clés fortement exposées au virus et à la stigmatisation, notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les travailleur-se-s du sexe et les usager-ère-s de drogues injectables. Dans le même temps, le sida suscite moins d’intérêt et de financements internationaux, et certaines régions telles que l’Afrique francophone marquent un retard conséquent dans la riposte.

Pourtant aujourd’hui nous n’avons plus d’excuses : les avancées scientifiques réalisées nous ont permis de disposer d’outils qui rendent possible une sortie de l’épidémie dès 2030. La clé de la réussite repose désormais sur notre capacité à agir ensemble, nous acteurs et actrices de la lutte contre le sida, dans toute notre diversité et notre complémentarité. Cela implique l’engagement des agents communautaires et des infirmier-ère-s dans la prévention, le dépistage et la prise en charge du VIH, comme préconisé par l’OMS et l’ONUSIDA.

Au-delà des principes, il est temps de mettre le communautaire au cœur de la riposte, volonté première de Coalition PLUS qui a été fondée sur l’idée partagée par ses membres que la lutte contre le VIH/sida ne pouvait être menée qu’avec et par les personnes infectées et affectées par le virus.

À l’occasion de l’AFRAVIH 2018, nous demandons au monde scientifique et politique de soutenir notre appel à la délégation des tâches vers les communautaires.

Pr Hakima Himmich,
Présidente de Coalition PLUS

 

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