Communiqué de presse- Dakar, 20 juillet 2020
Face à la crise sanitaire mondiale liée à la COVID-19, Coalition PLUS, réseau international de lutte contre le VIH/sida et les hépatites virales, a mobilisé en un temps record 1,4 million d’euros en fonds d’urgence. Objectif : aider une cinquantaine d’associations membres et partenaires implantées dans 45 pays à adapter leurs services afin de répondre aux besoins vitaux des personnes vivant avec le VIH et des communautés fortement vulnérables au VIH.
C’est en comptant sur l’engagement de nos partenaires techniques et financiers comme l’AFD, Expertise France, Unitaid, Fonds Robert Carr et en mobilisant des fonds propres que nous sommes parvenus dès le mois de mars à lancer un fonds d’urgence au profit de nos associations membres et partenaires qui ont dû faire face à des défis inédits avec l’apparition de la COVID-19.
Comme le signale l’ONUSIDA dans un communiqué publié le 6 juillet « la pandémie de la COVID-19 a lourdement perturbé la riposte au sida et pourrait continuer sur sa lancée. En Afrique subsaharienne, le bilan pourrait être particulièrement lourd : une interruption totale de six mois du traitement contre le VIH entraînerait plus de 500 000 morts supplémentaires en 2020-2021 ».
Pour éviter le pire, notamment une surmortalité parmi les personnes infectées au VIH, nous devions agir vite et nous l’avons fait avec un impact concret surtout dans les pays où les autorités n’ont pas mis en place des services sociaux adéquats pour les populations les plus marginalisées et discriminées.
Assurer la continuité des préventions et traitements malgré la COVID-19
Dès le mois d’avril, nos associations ont pu bénéficier de notre fonds d’urgence pour assurer la continuité de leurs activités sur le terrain.
Grâce à notre fonds d’urgence nos associations fournissent à leurs personnels soignants des masques, visières de protection, gel-hydroalcoolique et gants, afin de poursuivre les actions de sensibilisation non seulement sur le VIH mais aussi sur la COVID-19.
Mieux encore, dans un contexte où les mesures de restriction de mobilité (confinement, couvre-feu…) et la peur d’une co-infection empêchent les personnes vivant avec le VIH de se déplacer vers les centres de soins, elles ont livré des stocks d’antirétroviraux et de médicaments contre les maladies opportunistes* directement au domicile des patients.
En Amérique du Sud, nos associations ont eu recours à la télémédecine pour être plus proches et accompagner psychologiquement les bénéficiaires tandis que dans l’Océan Indien, nos membres ont pu continuer la distribution de seringues et autres programmes de réduction de risques auprès des usagers-ères de drogues pour diminuer les risques de nouvelles infections.
Répondre aux besoins élémentaires des personnes prises en charge
Au-delà des programmes de lutte contre le VIH, le fonds d’urgence de Coalition PLUS a permis à nos associations membres de soutenir les personnes infectées ou affectées par le VIH. Elles ont distribué des kits d’hygiène afin que les populations soient en capacité de se protéger de la COVID-19 et des kits alimentaires pour leur permettre de subvenir à leurs besoins vitaux.
Dans certains cas, comme en Colombie ou au Burundi, ce fonds a également servi à prendre en charge le logement des personnes vivant avec le VIH qui ont perdu leur emploi à cause du confinement ou à prendre en charge la facture d’hospitalisation de certains patients infectés par la covid-19.
« A l’ANSS, nous n’aurions pas pu jouer le rôle qui a été le nôtre sans ce fonds d’urgence qui a permis de subvenir aux besoins les plus élémentaires des personnes vivant avec le VIH et des populations clés. Il ne suffit pas de dire aux populations de se laver les mains alors qu’ils n’ont pas de quoi se payer de l’eau ou du savon. Il faut leur donner les moyens de mettre en pratique ces consignes et c’est ce que nous avons pu faire avec le fonds d’urgence de Coalition PLUS », explique Jeanne Gapiya présidente de l’ANSS[1], association membre de Coalition PLUS basée au Burundi.