À l’occasion de la 24ème Conférence Internationale sur le sida (AIDS 2022), Coalition PLUS lance sa campagne « Dealers de réduction des risques et fiers-ères » pour célébrer ses militantes et militants qui s’engagent afin de garantir un accès aux services de réduction des risques (RdR) pour les personnes usagères de drogues. A travers cette campagne, Coalition PLUS dénonce également le manque de volonté politique, qui prive encore des millions de personnes de services pourtant efficaces pour préserver leur santé, éviter les overdoses et prévenir les nouvelles infections au VIH et aux hépatites virales.
Le rapport annuel de l’ONUSIDA, présenté ce mercredi 27 juillet à Montréal en amont de la conférence AIDS 2022, révèle que les personnes usagères de drogues injectables et leurs partenaires représentent 10% des 1,5 million de nouvelles infections au VIH enregistrées dans le monde en 2021. Cette proportion atteint près de 20% en dehors d’Afrique subsaharienne. Le risque d’infection au VIH au sein de ce groupe de personnes est 35 fois plus élevé et près de 39% des nouvelles infections au virus de l’hépatite C sont enregistrées au sein de cette population.Un accès encore limité aux services de réduction des risques dans le monde
Malgré ce risque d’infection élevé, seul 1% des personnes qui s’injectent des drogues dans le monde a accès aux services de réduction des risques. Aujourd’hui encore, ces services pourtant essentiels pour inverser les courbes du VIH et des hépatites virales chez les personnes usagères et leurs partenaires n’étaient toujours pas disponibles dans 108 pays dans le monde.
Ces inégalités d’accès à des services de santé vitaux sont intolérables ! Nous savons depuis des décennies que les mesures de réduction des risques sont efficaces contre le VIH et les hépatites virales, en particulier l’hépatite C et contre les overdoses qui font des ravages dans certaines régions du monde notamment en Amérique du Nord. Malheureusement, en matière de politique des drogues, certains dirigeants préfèrent toujours l’indifférence, voire pire, la répression, à la santé publique ! Comme le dit l’ONUSIDA dans son rapport, la riposte au VIH est en danger ! C’est maintenant qu’il faut agir, en garantissant l’accès aux services de prévention et de soins pour les personnes les plus exposées, y compris les personnes usagères de drogues, où qu’elles se trouvent dans le monde. Cela passe par une réforme des cadres légaux dans lesquels s’inscrivent ces services, mais aussi par plus de financements dédiés.
Professeure Hakima Himmich, Présidente de Coalition PLUS
Les « dealers de réduction des risques », héros de la lutte contre le sida et les hépatites virales
Nous célébrons le courage de ces héros trop souvent oubliés, car ce sont eux qui agissent véritablement sur les épidémies du VIH et des hépatites virales, en élargissant l’offre de prévention et de soins aux plus vulnérables et éloignés-es des soins. C’est d’autant plus admirable qu’ils œuvrent dans des contextes souvent hostiles et avec des moyens financiers encore trop limités au regard des besoins.
Professeure Hakima Himmich, Présidente de Coalition PLUS
Les représentants-tes des communautés affectées par le VIH des pays du Sud, grands absents de la conférence AIDS 2022 à Montréal
Non seulement le travail communautaire reste peu reconnu, mais en plus, comme nous le constatons encore avec cette conférence, nombre d’entre nos représentants-tes ne peuvent pas prendre part aux échanges et événements scientifiques et politiques qui les concernent pourtant en premier lieu. C’est une grande injustice et, une fois de plus, un déni de leur contribution à la lutte.
Professeure Hakima Himmich, Présidente de Coalition PLUS
À l’occasion de la 24ème Conférence Internationale sur le sida AIDS 2022, Coalition PLUS appelle les Etats et les acteurs impliqués dans la santé publique mondiale à :
– Décriminaliser les consommateurs-rices de produits psychoactifs
– Reconnaître pleinement les droits fondamentaux des personnes usagères de drogues
– Renforcer les financements des programmes communautaires de réduction des risques
– Impliquer systématiquement les personnes consommatrices ou ex consommatrices de produits psychoactifs dans l’élaboration des politiques qui les concernent
– Expérimenter, avec les communautés concernées, des dispositifs et réponses innovantes, tels que les Salles de Consommation à Moindre Risque (SCMR)
– S’engager à utiliser les dispositions existantes dans le droit international pour rendre plus largement accessibles les médicaments brevetés
– Reconnaître, valoriser et rémunérer les acteurs et actrices communautaires qui s’engagent pour l’accès à la santé au sein de leurs communautés.