L’an dernier, Coalition PLUS venait en aide à la communauté LGBT en Afghanistan. Nos équipes avaient été interpellées par des activistes de la diaspora et des membres de la communauté LGBT relatant des faits d’enlèvement, de torture, et même d’assassinats.
Suite à ces témoignages glaçants, nous avons ouvert un appel aux dons. Les fonds récoltés nous ont permis de proposer une aide logistique et légale pour assurer la protection de celles et ceux dont la vie était gravement en danger.
Nous tenions à vous remercier pour votre soutien et votre générosité lors cette opération. De nombreuses vies ont pu être sauvées grâce à votre engagement, tout comme celle de Fazal qui a choisi de témoigner un an après la prise de Kaboul par les talibans.
C’est dans un café, près de la gare du Nord à Paris, que nous lui avons donné rendez-vous. Ce dernier fait partie des personnes ayant réussi à quitter l’Afghanistan. Grâce à votre soutien, il a pu trouver refuge dans un pays où son orientation sexuelle ne constitue pas une menace pour sa survie. Aujourd’hui, il se livre et espère que d’autres personnes pourront être aidées.
Les personnes LGBT+ n’ont aucun droit en Afghanistan
La raison pour laquelle Fazal a quitté son pays est simple : « J’ai fui l’Afghanistan à cause de mon orientation sexuelle. C’est la principale raison de mon départ. Car là-bas, il n’y a pas de droit pour les personnes LGBT. Vous devez mourir, c’est tout ».
En août dernier, les talibans reprennent le pouvoir à Kaboul et reformaient l’Emirat Islamique d’Afghanistan. Fazal nous raconte que « la situation [pour les personnes LGBT] y était moins dure avant leur arrivée, mais complexe tout de même. Dans mon pays, notre culture et notre religion [l’islam] ont un impact sur la vie des personnes LGBT ».
Mais depuis le retour des talibans, la situation s’est largement dégradée, comme le décrit Fazal : « Aujourd’hui, le gouvernement cherche après nous. Plusieurs de mes amis sont morts et leurs amis aussi ».
Rares sont les Afghans LGBT+ à avoir quitté l’Afghanistan
Pour Fazal, « il y a beaucoup de personnes de la communauté qui veulent fuir l’Afghanistan. Mais, il y a peu de chances pour elles qu’elles puissent y parvenir. Car, elles n’ont pas les ressources financières nécessaires. Donc, elles se cachent. La situation est vraiment terrible. Les gens n’ont plus aucun droit et beaucoup n’ont même plus de nourriture. Je peux dire qu’il n’y a plus de vie en Afghanistan ».
Avant de rejoindre l’Europe, il a transité par le Pakistan. Un pays frontalier où l’homosexualité est également criminalisé. « Au Pakistan, ce n’était pas sûr non plus. Il n’y avait pas de droit établi pour les personnes LGBT. C’est la même culture et la même religion qu’en Afghanistan. Donc, ce n’était pas sûr. Je suis resté là-bas 6 mois et j’ai été hébergé dans une safe house, avec des permissions de sortie très limitées. Aujourd’hui, je suis heureux et très reconnaissant d’être arrivé dans un pays libre ».