COMMUNIQUE DE PRESSE
Pantin, France, le 03/03/2023
A l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation autour des maladies induites par les papillomavirus (HPV), qui se tiendra ce samedi 4 mars 2023, Coalition PLUS appelle à la mise en place d’une stratégie mondiale d’accès au vaccin préventif pour que les nouvelles générations soient débarrassées des cancers dus au papillomavirus, qui tuent des centaines de milliers de personnes chaque année, notamment parmi les populations les plus vulnérables, comme les personnes vivant avec le VIH et les femmes.
L’Organisation Mondiale de la Santé estime en effet qu’en 2020, 604 000 femmes ont contracté un cancer du col de l’utérus lié au papillomavirus humain (HPV) et près de 342 000 en sont décédées, dont 90 % dans des pays en développement. Si les cancers oro-pharyngés sont aussi liés à ce virus, le cancer anal est également l’une des conséquences graves d’une infection au papillomarirus humain, puisqu’on estime à 50 000 le nombre de nouveaux cas uniquement en 2020 et plus de 19 000 décès, autant chez les hommes que les femmes. Alors que l’incidence en population générale du cancer anal est rare, on estime qu’une personne vivant avec le VIH sur 100 développe chaque année un cancer anal, en raison notamment d’un système immunitaire plus faible et d’une prise en charge insuffisante dans les pays à revenus faibles et intermédiaires.
Aujourd’hui, le dépistage et la prise en charge de l’HPV et des maladies induites restent encore largement insuffisants et des millions de personnes sont laissées seules face à leur maladie, notamment en raison des tabous associés aux symptômes et aux modes de transmission par voie sexuelle. Le faible nombre de professionnels de santé formés et qualifiés pose également un problème de prise en charge des complications liées au HPV par les systèmes de santé.
Coalition PLUS, ONG internationale rassemblant près de 100 organisations de lutte contre le VIH/sida et les hépatites virales, se mobilise pour lutter contre l’HPV.
Chaque année, nous organisons dans les pays en développement des formations aux professionnels de santé travaillant auprès des populations les plus vulnérables et fournissons le matériel médical pour le dépistage et le traitement des pathologies liées au HPV, telles que les lésions précancéreuses, le cancer du col de l’utérus, le cancer anal ou les condylomes.
Alors qu’il existe un vaccin efficace contre les cancers à HPV, celui-ci reste encore trop cher et peu accessible dans la plupart des pays.
Il est insupportable de constater que des centaines de milliers de personnes développent des cancers à HPV alors qu’un vaccin proposé largement aux enfants et adolescents permettrait de les éviter. Mais ce vaccin reste réservé aux pays les plus riches. Nous en appelons donc à la mise en place d’une stratégie mondiale ambitieuse de vaccination accessible à toutes et à tous contre les papillomavirus humains sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), pour que les prochaines générations soient débarrassées des cancers à HPV.
Pr. Mehdi Karkouri, Président de Coalition PLUS et professeur de médecine à Casablanca au Maroc