Burkina Faso : des résultats significatifs dans la lutte contre le VIH malgré l’adversité.

Les défis complexes auxquels le Burkina Faso est confronté n’ont pas empêché notre association partenaire d’engranger des résultats significatifs dans la lutte contre le VIH. Dans un contexte politique, économique, et social tendu, REVS PLUS, continue de se démarquer.

La coopération avec le réseau Coalition PLUS a renforcé les capacités de REVS PLUS à relever les défis en constante évolution de l’épidémie de VIH, déclare son Directeur Exécutif, Victor SOME.

Au Burkina Faso, la lutte contre le VIH est entravé par de nombreux défis

Actuellement, REVS PLUS est confrontée à des difficultés majeures. La présence de groupes djihadistes dans certaines régions du Burkina Faso conduit à des défis logistiques importants. En effet, les zones « rouges » du pays sont souvent inaccessibles pour les services de santé essentiels.

« Bien sûr, si l’on se réfère au site de la diplomatie française, tout le pays est dans le rouge. Cependant, pour nous, il y a des nuances : des zones oranges et rouges. Dans les zones rouges, occupées par les djihadistes, nous tentons de maintenir coûte que coûte l’accès aux services de santé. Mais, c’est très sensible et ces zones peuvent changer en fonction de l’occupation car les groupes djihadistes sont mobiles », explique Victor SOMÉ (Directeur Exécutif de REVS PLUS).

Les déplacements massifs de population causés par les conflits ont également compliqué le suivi des patients séropositifs. Les “perdus de vue”, comme on les appelle dans le jargon, représentent ainsi 4% des bénéficiaires de l’association. En outre, l’environnement politique et économique du Burkina Faso, caractérisé par des changements de régime et une inflation grandissante, exerce des pressions supplémentaires sur l’assise financière de l’association et pousse davantage de burkinabés dans une pauvreté extrême.

L’impact des discriminations sur l’épidémie de VIH

Les populations clés comprenant les personnes HSH, les personnes usagères de drogue, les personnes incarcérées et les travailleurs-ses du sexe, font face à des discriminations systémiques. Les 47 salariés de l’association sont régulièrement menacés en raison de leur soutien à ces populations : 

« Nous faisons l’objet de menaces parce que nous aidons les populations clés. Il n’y a pas si longtemps une manifestation a été organisée contre notre association parce que nous aidons les personnes issues de la communauté des populations clés. Nous travaillons dans des contextes violents et très hostiles », Victor SOMÉ (Directeur Exécutif de REVS PLUS)

Ces discriminations ont conduit à l’envol du taux d’infection au VIH chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) passant de 1,9% de positifs en 2017 à 27,1% en 2022. Comparativement, le taux d’infection dans la population générale burkinabé est de 0,6% (2022). C’est l’exemple parfait pour comprendre en quoi les discriminations sont néfastes au combat contre l’épidémie de VIH.

Atténuer l’épidémie de VIH au Burkina Faso

Depuis ses débuts, l’association burkinabé a développé des actions significatives pour atténuer l’impact du VIH au Burkina Faso, élargissant son champ d’action pour inclure divers publics, notamment :  

  1. Orphelins Enfants Vulnérables : REVS PLUS assure le suivi des enfants dont au moins l’un de leurs parents est décédé ou séropositif, en leur fournissant un soutien institutionnel et un accès à des services médicaux essentiels.
  2. Personnes séropositives de plus de 50 ans : L’association fournit des médicaments génériques essentiels pour répondre aux besoins spécifiques de cette tranche d’âge confrontée à des difficultés de se déplacer.
  3. Population déplacée interne : REVS PLUS prend en charge les déplacés internes en leur proposant des dépistages, en les mettant sous traitement si nécessaire, et en distribuant des kits d’hygiène et alimentaires. Aujourd’hui on considère au Burkina Faso, que 1,8 millions de personnes ont dû fuir à l’intérieur du pays.
  4. Orpailleurs : L’association intervient directement dans les sites d’orpaillage pour réduire le risque de transmission du VIH.
  5. Détenus : REVS PLUS mène des activités de dépistage, de traitement, et de distribution de kits d’hygiène et alimentaires au sein des établissements pénitentiaires.
  6. Personnes en situation de handicap : REVS PLUS offert les services de prise en charge globale du VIH en les dépistant, la mise sous traitement, les soins et traitements, la réalisation des examens biologiques.

De plus, l’association a étendu ses activités sur le territoire. En 2023, elle compte six antennes dans quatre régions, fournissant une gamme de services essentiels aux populations citées précédemment. Ces services vont de l’accompagnement psychosocial à la mise sous traitement des personnes testées positives, les soins et traitements et la réalisation de la charge virale.

Depuis 2015, elle a renforcé ses actions de plaidoyer, devenu un pilier important de son travail, contribuant à la sensibilisation et à la mobilisation des décideurs et instances internationales dans la lutte contre le VIH.

Grâce à ces efforts, REVS PLUS a obtenu des résultats significatifs : 96% de ses patients (4 315 au total) vivant avec le VIH sont sous traitement et bénéficient d’un suivi régulier. Sur les six premiers mois de cette année, 87 nouvelles personnes dépistées positives ont été mises sous traitement et bénéficient d’un accompagnement psycho-social. Mais les défis restent immenses au vu de la situation que traverse le pays. 

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