Egypte : l’engagement d’Al Shehab auprès des femmes vulnérables face aux infections du VIH

En 2023, l’Égypte participait pour la deuxième fois à la Semaine Internationale du Dépistage, un moment important pour mettre en lumière les défis du pays face à l’épidémie. Cet article met en avant le travail d’Al Shehab auprès des femmes égyptiennes les plus vulnérables au VIH faisant ainsi mieux connaître leur réalité.

Crédit photo : Mobarak Saad (Al Shehab)

Fondée par Reda Shurky, ardente défenseuse des droits des femmes, l’association vise à améliorer leur statut social, leur accès à la santé et leur situation économique, contribuant donc à réduire les nouvelles infections.

L’Égypte, pays le plus peuplé du Moyen-Orient, compte une population de 102,3 millions d’habitants. Bien que la population générale égyptienne ne soit pas autant touchée par l’épidémie que certains pays voisins, le VIH n’en est pas pour autant éradiqué. 

Environ 30 000 personnes vivent avec le VIH en Égypte, dont 20 000 connaissent leur statut et 12 000 sont sous traitement.

En 2023, dans le monde, il y a plus de femmes (54%) qui vivent avec le VIH que d’hommes. De toutes ces infections, entre 20 et 25% sont directement attribuables à des violences sexuelles et de genre. La féminisation de l’épidémie de VIH n’est pas un phénomène nouveau et ne touche pas que l’Egypte. 

Crédit photo : Mobarak Saad (Al Shehab)

Pourtant, le terrain egyptien est parsemé d’embûches pour les femmes : normes sociétales défavorables, inégalités entre les sexes, dépendance économique, discrimination institutionnalisée dans les lois, etc. les rendent particulièrement vulnérables et les exposent à des niveaux élevés de stigmatisation et de discrimination en cas d’infection.

D’un soutien psychologique à un véritable foyer

Les actions menées par Al Shehab sont donc cruciales comme en témoigne cette femme vivant avec le VIH. C’est son mari, toxicomane à l’époque, qui lui a transmis le VIH. 

Aujourd’hui, elle raconte comment Al Shehab l’a aidée à aller de l’avant : 

Avant, je n’avais aucune idée de ce qu’était le VIH et de la façon de vivre avec. Al Shehab fournit de nombreux services, mais le plus important pour moi a été le soutien psychologique.

Au début, j’y participais en tant que bénéficiaire, mais maintenant je m’implique dans l’association pour aider les autres. Al Shehab est comme une maison pour moi. Lorsque les choses deviennent difficiles, nous avons besoin de sécurité. C’est la définition que j’ai d’un foyer ! Ma vie a totalement changé après l’infection.

Après le sevrage de son mari, ils ont recueilli Fatma, une enfant vivant avec le VIH. 

Fatma est une enfant vivant avec le VIH. Elle a eu une vie assez difficile, elle a été rejetée par tout le monde après la mort de ses parents, mais elle illumine notre vie. Le VIH est gérable, tant que nous prenons nos médicaments à temps. Nous ne nous victimisons pas, nous sommes de loin une famille normale, et nous allons tout faire pour.

La lutte contre le VIH en Égypte est un défi complexe, mais des organisations telles que Al Shehab travaillent à protéger et autonomiser les femmes. Ces dernières, malgré les obstacles, trouvent refuge et espoir au sein de l’association.

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