Ukraine : Maintenir les personnes vivant avec le VIH sous traitement est une priorité

Bureau de 100% Life où des bénévoles s'activent pour donner accès à la population aux nombreux dons reçus. Siège social pour l'Ukraine. Ils s'occupent de dispatcher les traitements pour les personnes vivant avec le VIH.

Les associations de lutte contre le VIH en Ukraine sont mobilisées pour assurer la livraison des traitements antirétroviraux. La guerre fait craindre une rupture massive dans la prise des traitements qui conduirait à un rebond dramatique de l’épidémie dans la région.

Avant la guerre, l’Ukraine était le deuxième pays le plus touché par l’épidémie de VIH en Europe de l’Est et Asie Centrale après la Russie. Mais depuis 2014, des progrès majeurs ont été accomplis et près de 50 % des personnes vivant avec le VIH étaient alors sous traitement.

Notre association partenaire 100 % Life a joué un rôle crucial pour garantir l’accès aux traitements des personnes séropositives du pays, dont on estime le nombre à  260.000. Comme l’explique notre collègue sur place Dmytro Scherembey : « en trois ans, nous sommes passés de 50.000 personnes vivant avec le VIH sous traitement à 113.000 sans aucune augmentation du budget de l’Etat ».

Malheureusement, la guerre est en train de saper les progrès durement acquis ces dernières années.

Armoire de médicaments, produits d'hygiènes à l'intérieur du centre médial de Kiev. C'est d'ici que sont distribués les traitements pour les personnes vivant avec le VIH partout en Ukraine.

Les instances internationales telles que l’OMS, PEPFAR ou l’ONUSIDA ainsi que les associations de lutte contre le VIH tirent la sonnette d’alarme quant à l’accès au traitement.

Dans un communiqué du 13 avril, l’ONUSIDA met en garde contre la catastrophe sanitaire et humanitaire qu’engendre actuellement l’invasion russe en Ukraine. Winnie Byanyiama, directrice exécutive de l’ONUSIDA, rappelle en effet que « le VIH ne peut pas être soigné. Sans accès aux médicaments antirétroviraux, les personnes vivant avec le VIH mourront ».

Si l’aide internationale a permis l’approvisionnement en traitements, les associations de lutte contre le VIH doivent assurer leur livraison dans un contexte difficile et extrêmement dangereux.

Mi-avril, l’OMS et PEPFAR ont procédé à la livraison de 18 millions de doses journalières de médicaments antirétroviraux dans la ville de Lviv. La distribution à l’intérieur du pays sera néanmoins coordonnée par le Centre de Santé Publique et par notre association partenaire sur place : 100% Life.

Les attaques militaires ont fortement impacté les voies d’approvisionnement. Selon l’OMS, près de 100 établissements de santé ont été touchés par les frappes, plus de 40 établissements anti-VIH ont fermé leurs portes ainsi que 50 % des pharmacies du pays.

Dmytro Sherembey 100% Life aide pour trier les dons de nourriture, vêtements, matériel médical, etc. arrivés en masse au centre médical de Kiev. Ils assurent aussi la livraison des traitements pour les personnes vivant avec le VIH.

Les associations locales de lutte contre le VIH assurent donc la distribution des traitements à travers le pays, malgré les difficultés de déplacement et leur extrême dangerosité. C’est ce que nous explique notre collègue de 100% Life, Dmytro Sherembey : 

Nous essayons de fournir des médicaments, de la nourriture et de l’aide humanitaire sous d’autres formes aux personnes dans le besoin, mais le travail est dangereux et les bénévoles mettent leur vie en jeu. Si nous n’obtenons pas plus d’aide, je ne sais pas combien de temps nous pourrons continuer, en particulier pour atteindre les gens dans les zones de première ligne.

Au-delà des frontières de l’Ukraine, la mobilisation des associations de lutte contre le VIH s’organise aussi auprès des réfugiés pour qu’ils aient accès à un traitement.

Il ne suffit pas d’approvisionner l’Ukraine en traitement antirétroviral, mais aussi d’accompagner et d’aider les personnes vivant avec le VIH dans leur parcours migratoire. Aujourd’hui, selon l’ONSUIDA, elles seraient 40.000 à avoir quitté le pays.

En Roumanie, notre association partenaire ARAS héberge et oriente les réfugiés ukrainiens vivant avec le VIH vers les structures de santé adéquates. « Nous aidons les personnes à avoir accès aux traitements. Aujourd’hui, en Roumanie, le gouvernement permet aux ukrainiens d’avoir accès aux services nationaux de lutte contre le VIH sur simple présentation de leur passeport » précise Mihai Lixandru, notre collègue roumain sur place.

Apportez votre appui aux personnes séropositives d’Ukraine et faites en sorte que cette guerre ne soit pas synonyme de rebond de l’épidémie de VIH.

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