L’importance de l’inclusion des personnes vivant avec le VIH dans les essais cliniques

Dans le domaine médical, la recherche clinique est essentielle pour développer de nouveaux traitements et améliorer la santé de tous-tes. Cependant, les personnes vivant avec le VIH sont systématiquement exclues des essais cliniques qui ne sont pas spécifiquement liés au VIH. Une situation que dénonce notre Directrice de Recherche, Daniela Rojas Castro.

Un accès équitable aux soins pour tous

Les protocoles des essais cliniques imposent une diversité dans la sélection des participants•es afin de garantir des résultats qui reflètent l’ensemble de la population.

Encore aujourd’hui, les personnes vivant avec le VIH mais aussi les femmes, les enfants, les personnes précarisées et les personnes transgenres sont souvent sous-représentées dans les essais cliniques.

Pourtant, leur inclusion permettrait d’obtenir des données plus précises et de développer des traitements mieux adaptés à leurs besoins spécifiques. Mais leur prise en compte dans les essais cliniques peut rajouter des complexités méthodologiques, ce que certains chercheurs-ses et certaines firmes pharmaceutiques refusent.

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Les interactions entre le VIH et d’autres maladies évalués lors des essais cliniques

Les personnes vivant avec le VIH sont davantage susceptibles de développer d’autres maladies telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires et certains types de cancer. 

Cependant, les données existantes concernant le VIH et ces maladies sont souvent limitées. En incluant des participants•es vivant avec le VIH dans les essais cliniques non liés au VIH, il est possible d’acquérir des connaissances indispensables sur les effets indésirables et ainsi, développer des approches de traitement intégrées.

Par exemple, explique Daniela Rojas C. :

Certains médicaments utilisés pour traiter d’autres maladies peuvent interagir avec les médicaments antirétroviraux utilisés pour traiter le VIH. L’inclusion de personnes vivant avec le VIH dans les essais cliniques permettrait d’évaluer plus précisément les risques et ainsi, optimiser les traitements pour ces populations”.

Cependant, elle note que l’inclusion de toutes les personnes vivant avec le VIH dans tous les essais cliniques n’est pas toujours possible ou appropriée. Il peut y avoir des situations où cela présenterait des risques pour la santé des participants.

Vers des essais cliniques plus inclusifs

Daniela Rojas C. souligne que des inégalités flagrantes existent dans la représentation des participants•es aux essais cliniques. Par exemple, il y a souvent une surreprésentation d’hommes blancs.

Aujourd’hui, il est essentiel que les chercheurs•euses et les décideurs•euses prennent conscience de cet écart et travaillent à rendre les essais cliniques plus inclusifs. 

De plus, notre Directrice de Recherche ajoute que :

« Les essais cliniques non liés au VIH pourraient également bénéficier des connaissances et de l’expertise des communautés vivant avec le VIH, ce qui favoriserait une collaboration interdisciplinaire et par conséquent, l’innovation médicale« .

Les essais cliniques non liés au VIH pourraient également bénéficier des connaissances et de l’expertise des communautés vivant avec le VIH, ce qui favoriserait une collaboration interdisciplinaire et par conséquent, l’innovation médicale.

Le réseau European Aids Treatment Group (EATG) auquel participe Coalition PLUS,  demande  l’inclusion des personnes vivant avec le VIH dans les essais cliniques non liés au VIH. Cela garantirait un accès équitable aux soins, améliorerait la compréhension des interactions entre le VIH et d’autres problèmes de santé, et favoriserait une recherche plus inclusive dans son ensemble.

Table ronde : Pourquoi les personnes vivant avec le VIH devrait être inclus dans les essais cliniques non liés au VIH

Pour en apprendre plus : 

  • Visionner le replay du webinaire : ici
  • Liser la prise de position de EATG : ici
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