Manuel de survie aux fêtes de fin d’année

Les fêtes de fin d’année, c’est pour bientôt ! Dans quelques semaines, un membre de votre famille ou un-e ami-e apprendra peut-être, entre le plat et le dessert, que vous soutenez une association communautaire de lutte contre le sida.

Et il ou elle vous demandera : « Mais, pourquoi ? Le sida, ça n’existe plus chez nous! Cette épidémie, c’est du passé. C’est réglé. » Pour y répondre en toute connaissance de cause, nous vous avons concocté un petit manuel de survie pour vos fêtes de fin d’année rien que pour vous.

1. « Le sida, ça existe encore en Europe ? »

Source : Giphy.com (Canal +)

Et oui ! Évidemment, la prévalence au VIH est plus faible dans les pays d’Europe occidentale, centrale et d’Amérique du Nord. Mais, en 2020, l’ONUSIDA a toutefois dénombré 13.000 décès liés au sida dans ces régions du monde.

Assurément, si du côté de l’Europe occidentale et centrale ainsi que de l’Amérique du Nord, l’épidémie semble être maîtrisée, elle sévit toujours fortement en Europe de l’Est, par exemple.

En effet, pas si loin, la réalité est toute différente : 140 000 nouvelles infections rien que pour l’année 2020, soit le double de l’Europe occidentale, centrale et Amérique du Nord.

Enfin, si la majorité des Européens occidentaux et nord américains (83%) ont accès au traitement ; seuls 53% y ont accès en Europe de l’Est et en Asie Centrale. Ce chiffre est encore plus préoccupant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où moins d’une personne vivant avec le VIH sur deux a effectivement accès au traitement, selon les derniers chiffres d’ONUSIDA.

Aujourd’hui, le virus n’est éradiqué sur aucun continent et continue de circuler.

2. « Le sida, ça ne concerne que les gays ! »

Source : Giphy.com (Hulu)

Bien sûr que non. Beaucoup sont persuadés-es ne pas être concernés-es, en dépit des chiffres qui montrent qu’en France, plus de la moitié des nouvelles contaminations touchent des personnes hétérosexuelles.

Certaines catégories de la population comme les travailleuses-eurs du sexe, les hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs-rices de drogues injectables et les femmes transgenres sont plus exposées à l’épidémie

En effet ces personnes sont trop souvent victimes de discriminations et d’inégalités. En ce sens, l’épidémie de VIH est politique ! C’est dans cette optique que Coalition PLUS porte haut et fort sa démarche communautaire qui replace les personnes infectées, affectées et vulnérables au VIH et aux hépatites au centre de la lutte. 

C’est donc un virus qui n’épargne personne, mais qui se nourrit particulièrement de l’exclusion, des interdits et des tabous.

3. « C’est assez simple de ne pas attraper le VIH : il suffit de mettre un préservatif, non ? Alors, pourquoi est-ce que le virus circule toujours ? »

Source : Giphy.com (Pop TV)

Si c’était si simple, ça se saurait ! Malheureusement, l’épidémie de VIH est aussi la conséquence des inégalités de santé, des discriminations et des conditions de vie parfois précaires des personnes qui se trouvent infectées.

En effet, il est difficile de se protéger du VIH lorsqu’avoir du matériel de prévention sur soi, qu’il s’agisse de seringues stériles ou de préservatifs, peut constituer un motif d’arrestation.

Difficile de parler de ses pratiques sexuelles à son médecin lorsque l’homophobie imprègne toute la société.

Difficile d’accéder aux traitements antirétroviraux lorsque sa simple présence sur un territoire est considérée comme illégale.

Le VIH se transmet par exposition à un liquide contaminant, contenant une grande quantité de virus : sperme, sécrétions vaginales, liquide pré-séminal, sang, lait maternel. Il peut donc être transmis :

  • par voie sexuelle,
  • à travers l’utilisation de seringues contaminées,
  • par transmission de la mère à l’enfant.

La transmission a généralement lieu lorsqu’une personne porteuse du virus ne connaît pas son statut sérologique, car sous traitement efficace, une personne séropositive ne transmet pas le VIH.

4. « Pourquoi n’y-a-t-il toujours pas de vaccin contre le VIH alors qu’en moins d’un an, un vaccin efficace a pu être déployé pour le Covid-19 ? »

Source : Giphy.com (MTV)

Évidemment, la question est légitime : après 40 ans de lutte contre le VIH/sida, il n’existe toujours aucun vaccin. A l’inverse, en à peine un an, plusieurs vaccins ont été mis sur le marché pour lutter contre le Covid-19.

Mais la réponse est simple : il s’agit de deux virus très différents et le VIH est un virus extrêmement complexe, qui présente un fort taux de mutation et une grande diversité génétique.

Par ailleurs, si un vaccin était un outil complémentaire bienvenu, aujourd’hui tous les outils pour mettre fin au VIH existent déjà.

De nouveaux moyens de prévention, comme la PrEP et l’autotest, ont vu le jour. Grâce aux traitements, les personnes vivant avec le VIH ont désormais la même espérance de vie que les personnes séronégatives.

Cependant, un grand nombre d’individus dans le monde n’ont accès ni aux moyens de dépistage et préventifs, ni au traitement antirétroviral. En cause, le manque de volonté politique persistant.

C’est pourquoi, il est important aujourd’hui de continuer à se mobiliser pour la lutte contre le sida et ainsi, pousser les acteurs institutionnels – tels que les gouvernements, les entreprises pharmaceutiques, … – à agir concrètement pour mettre fin à l’épidémie.

Bonnes fêtes de fin d’année à tous-tes ! Prenez soin de vous… et des autres.

Si vous souhaitez continuer à vous informer, retrouvez notre sélection de podcasts à écouter partout et tout le temps.

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